Au Nigeria, vers le soir du 14 avril 2014, 276 lycéennes âgées de 12 à 17 ans ont été enlevées par les éléments de Boko Haram au nord-est du pays. Pour ce faire, les terroristes s’étaient emparés de l’internat des jeunes filles du lycée de Chibok avant de les conduire par force vers une destination inconnue. En cette 5e année de cet évènement, des questions se posent sur le sort de ces jeunes filles.
Dans sa publication du dimanche 14 avril 2019, la RFI avait évoqué ce problème. À travers laquelle, nous apprenons qu’après cinq ans jour pour jour et suite au rapt, elles sont toujours 112 jeunes filles captives de Boko Haram. Par chance, 57 parmi elles ont pu s’échapper dès le même soir de leur enlèvement, 107 autres ont pu être libérées en fuyant ou par une probable intervention de l’armée nigériane voire via une négociation. Comme dit par RFI, ces jeunes filles ont pu avoir des difficultés pour la reprise de leur vie normale. Suivant les données médicales, certaines filles étaient victimes de troubles traumatiques. À tel point que d’autres refusaient d’être libérées. Certaines sont devenues des mères d’enfants pendant ou peu de temps après leur libération. Elles auraient aussi été victimes d’abus sexuels. Selon un membre de l’Unicef qui semble rencontrer quelques-unes libérées, les lycéennes ont retrouvé leur famille, elles ont des ambitions et auraient même repris les cours. En 2016, 21 d’entre elles avaient bénéficié l’aide d’un milliardaire américain du nom de Robert Smith grâce à qui elles ont été inscrites à une fameuse université américaine qui se trouve à Yola au Nigeria, dans l’État d’Adamawa. Si certaines familles ont été ravies de retrouver leurs filles, d’autres se voient encore dans l’attente. C’est exactement le cas de Yakubu Nkeki du collectif des familles de Chibok qui déplore le « manque de transparence » des autorités pour des discussions avec les djihadistes. « Après 5 ans, on constate un sérieux traumatisme parmi les familles. Nous, les parents des filles de Chibok, nous demandons au gouvernement de redoubler d’efforts pour les retrouver. Si au moins les autorités pouvaient nous dire si elles sont en vie ou non, cela nous aiderait. Nous n’avons aucun détail, aucune information fiable sur l’endroit où nos filles sont détenues. C’est triste. Le traumatisme est tel que plusieurs parents en sont morts …»
Outre cet aspect, signale l’agence onusienne pour l’enfance, depuis le début de ces violences nigérianes, 1 400 écoles ont été détruites.180 enlèvements ont été enregistrés l’année dernière, 2,8 millions d’enfants ont un besoin d’urgence d’accéder à l’éducation. Selon les statistiques émises en la matière, au moins 2 295 d’entre eux ont été tués depuis le début de ces problèmes. Près de 1,7 million de personnes ont été déplacées. En terme clair, l’histoire retiendra que les lycéennes libérées ont pu commencer les cours, d’autres sont sitôt devenues des mères d’enfants pendant que des cris de cœurs continuent de la part de certaines familles qui ne savent où se trouvent les autres filles.
Mamadou Diarra
Le Pays