L’ancien président nigérien, Mamadou Tandja, renversé en 2010 a réclamé le 6 février un audit sur la gestion du pays par la junte militaire qui avait géré les affaires après sa destitution. En septembre dernier, lors d’une rencontre avec des militants, il avait laissé entendre que 400 milliards de FCFA qu’il avait laissés dans les caisses de l’Etat auraient pu avoir disparu. Le président Tanja est prêt à répondre devant les enquêteurs affirme son avocat, mais à certaines conditions.
« Il faut que le peuple sache ce que j’ai laissé dans les caisses avant d’être renversé par les militaires », voilà ce qu’a martelé devant des journalistes Mamadou Tandja. L’ancien président ne réitère pas les soupçons qu’il avait émis devant ses militants en septembre dernier lorsqu’il avait laissé entendre que les caisses de l’Etat étaient désormais quasiment vides. Mais il apporte des précisions sur sa gestion.
Selon lui, en 2010, le Niger avait réuni, grâce à de généreux donateurs, 300 milliards de FCFA destinés à la construction d’un barrage. Somme qui serait toujours, selon Tandja dans les coffres de la Banque islamique de développement. En outre, il affirme avoir laissé cent autres milliards dans les caisses d’un organisme chargé de la sécurité alimentaire du pays.
Après les propos tenus en septembre, et face à leur impact dans l’opinion, le gouvernement avait ouvert une enquête sur la possible disparition de ces fonds. Et hier soir, Saliou Djibo qui avait renversé Tanja en 2010, s’est dit prêt à répondre à la justice nigérienne.
Selon son avocat Souley Oumarou, Mamadou Tandja est lui aussi prêt à déposer devant un juge mais à une condition, que la Cour suprême lève d’abord son immunité. Pour Maître Oumarou, c’est une question de crédibilité. Une levée de l’immunité de l’ancien président, donnerait à cette affaire, selon lui, un poids et une audience importants.