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Niamey : LE PRESIDENT IBK EN FAMILLE AVEC LA DIASPORA

Outre les réfugiés, près de 70 000 de nos ressortissants vivent au Niger. C’est la plus forte colonie dans la sous-région après celle de la Côte d’Ivoire

ibk diaspora malienne

Avec l’occupation des régions du Nord en 2012, des dizaines de milliers de nos compatriotes ont trouvé refuge au Niger voisin. Leur nombre était estimé à 60 000 au plus fort de la crise avant de redescendre à 42 928  en décembre 2013. Mais avec l’insécurité ambiante dans les cercles de Ménaka et Ansongo, cette tendance s’est inversée et depuis juillet dernier, le nombre de nos réfugiés est remonté à 52 000. Ces chiffres ont été fournis par l’ambassadeur du Mali à Niamey lors de la visite du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, la semaine dernière.
«  Certains réfugiés volontairement retournés au pays sont revenus au Niger à cause de l’insécurité, de l’insuffisances des structures d’accueil et de l’absence de projets de réinsertion », a expliqué l’ambassadeur Alhamdou Ag Ilyène lors de la rencontre du chef de l’Etat avec nos compatriotes résidant au Niger. La rencontre s’est déroulée à l’hôtel Gawey de Niamey.
Outre les réfugiés, la diaspora malienne est très forte au Niger  avec 70 000 ressortissants. C’est la communauté malienne la plus forte de la sous-région après celle de la Côte d’Ivoire. Elle est majoritairement composée d’éleveurs, d’agriculteurs, de pêcheurs, de commerçants qui mènent tous librement leurs activités professionnelles et vivent en parfaite harmonie au sein du peuple nigérien qu’ils ont su bien intégrer. Vingt trois autres Maliens servent dans le pays en qualité de fonctionnaires internationaux,
Notre pays et le Niger ont des relations séculaires et partagent beaucoup d’affinités. Les deux pays doivent faire face aujourd’hui à la menace terroriste qui déferle sur la bande sahélo-saharienne. Niamey s’est inscrit dans la dynamique d’une vigilance accrue afin d’empêcher la constitution de foyer terroriste sur son territoire contribuant ainsi à la préservation de ses voisins, a souligné l’ambassadeur.
« Cette option a permis la neutralisation de plusieurs éléments terroristes qui sévissaient sur notre frontière commune. Ces louables efforts, n’ont pas cependant réduit le phénomène dans le pays. Outre les actions terroristes dont souffrent les populations de la région de Diffa, on constate la persistance d’une pernicieuse insécurité dans la région de Tillabéry, non loin de la frontière avec le Mali où les attaques terroristes à Mangaizé et Ouallam ont causé 9 morts et plusieurs blessés le 30 octobre 2014. Ces morts, viennent malheureusement s’ajouter aux 9 Casques bleus nigériens tués le 3 octobre 2014 par des groupes terroristes à Indélimane au Mali », a développé Alhamdou Ag Ilyène.
Aujourd’hui plus que jamais, le Niger est résolument engagé auprès de notre pays pour combattre le terrorisme. L’on n’oubliera pas que notre voisin du nord-est a été le premier pays africain à s’engager sur le théâtre des opérations contre les terroristes qui occupaient notre Septentrion. Un contingent des Forces de défense et de sécurité Nigériennes (FAN) est actuellement déployé au Mali au sein de la MINUSMA. Ces énormes sacrifices militaires du Niger sont soutenus par l’irréprochable engagement du pays dans la médiation internationale.
La communauté malienne de Niamey, par l’entremise de l’ambassadeur, a salué les avancées du processus de paix engagé à Alger le 16 juillet 2014 et qui a abouti à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Accord qui remet le Mali sur le chemin de la paix, de la réconciliation et du progrès.
Dans le cadre de la gestion des aspects sociaux et humanitaires de la crise, l’ambassade du Mali à Niamey travaille en étroite collaboration avec le bureau du Conseil des Maliens du Niger, l’Organisation internationale des migrations (OIM), le Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés et les autorités compétentes du Niger pour l’accueil, l’hébergement et l’assistance aux réfugiés et migrants.
Actuellement, la représentation diplomatique est confrontée au problème des migrants qui échouent sur l’axe Sahel-Méditerranée, qui pour la majorité viennent du Mali, du Sénégal et de la Gambie. Ces derniers pays n’ayant pas d’ambassade au Niger, c’est très souvent à celle du Mali que sont référés leurs ressortissants. « Nous assistons matériellement par l’accueil, l’information et l’orientation », a ajouté Alhamdou Ag Ilyène.
Il convient de rappeler que le 5 mai 2014, le premier accord tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens a été signé à Niamey entre les deux pays et le Haut-commissariat aux réfugiés. Cet accord définit le cadre légal du rapatriement volontaire de tous nos compatriotes refugiés au Niger.
Par ailleurs la représentation diplomatique envisage d’engager des discussions dans les jours à venir avec l’Organisation internationale des migrations pour définir les conditions de mise à disposition temporaire du bâtiment de l’ancien consulat général, propriété de l’Etat du Mali, pour servir de centre d’accueil aux réfugiés et migrants en voie de rapatriement.
Après cet exposé de l’ambassadeur, certains de nos compatriotes ont pris la parole. C’est le cas du président du Conseil de base des Maliens du Niger. Celui-ci a encouragé le président Ibrahim Boubacar Keïta à œuvrer pour la consolidation de la paix dans notre pays. « Nous n’avons d’autre pays que le Mali. Nombre d’entre nous veulent rentrer au pays, mais la situation sécuritaire les en dissuade », a-t-il indiqué.
L’intervention du chef de l’Etat a porté essentiellement sur les questions de migration, de développement de et paix. « Il est important de faire comprendre à nos enfants que nous les voulons vivants. Nous devons les décourager par tous les moyens de se jeter sur les voies de l’émigration clandestine. Maliens de l’extérieur, votre responsabilité dans l’émigration est très lourde. Disons la vérité à nos parents. Les conditions de vie inhumaines attendent les candidats à l’émigration : la faim, la soif, le froid, les maltraitances. Faisons tout pour qu’on inverse le flux migratoire », a invité le président Keïta.
Quant à la paix et au développement, il a assuré que l’État fait de son mieux avec ses partenaires. « Il faut qu’on avance. La paix est la condition sine qua non du développement. Rien n’est possible sans paix. Nous tenons à la paix, pas de manière factice, mais concrète. Le chemin est pris. Avançons résolument, sincèrement, main dans la main vers la paix au Mali », a conclu Ibrahim Boubacar Keïta.

Envoyé spécial
A. DIARRA

Source : L’ Essor

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