Poisson, chocolat, pommes de terre… Certains aliments ont un effet très net sur notre humeur, positif ou négatif.
Atlantico : Comment expliquer que des aliments puissent chimiquement parlant jouer sur elle?
Jean-Michel Cohen : La raison est simple. Un aliment c’est à la fois des macronutriments comme les glucies, les lipides et des protéines, mais c’est aussi une source de nutriments qui ont des effets sur l’organisme. On peut y trouver un tas de substance qui peuvent avoir un impact au niveau chimique sur nos récepteurs, de l’adrénaline, de la nor-adrénaline, et qui vont pouvoir modifier nos comportements. Par exemple, personne ne sait que l’aubergine contient de la nicotine, personne ne sait qu’il y a de la mélatonine dans les cerises. Ce sont des substances chimiques que l’on retrouve à l’intérieur des aliments et qui ont des effets sur notre corps tout entier. On connaît pour certaines les effets, comme illustré plus haut avec la mélatonine, mais on sait qu’il y a des omega 3 dans le poisson, de la caféine dans le café, et chacune de ces substances a, à chaque fois le pouvoir soit d’agir sur l’organisme, soit de créer des réactions dans l’organisme pour faire secréter d’autres substances.
Mais il y a aussi un autre mécanisme, tout aussi puissant que le mécanisme chimique, c’est le pouvoir d’influence des aliments. Un aliment a une connotation, qui nous provient soit de notre héritage alimentaire familial, soit d’un héritage culturel global. Par exemple, on mangeait autrefois de la viande essentiellement pour être fort, parce qu’on savait qu’il y avait des protéines, et qu’on était persuadé qu’il en fallait pour guérir des maladies ; au Japon, on mange de la viande faisandée, alors qu’elle n’est pas dans nos premiers choix en France, et qu’on considèrera plutôt comme pourrie.
Cette valeur symbolique déclenche également des récepteurs hormonaux dans notre cerveau qui (…)lire la suite sur Atlantico