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Rejet de la Motion de censure contre le gouvernement : La victoire sans gloire de la majorité !

Au fil d’interventions cyniques, aussi ridicules que méprisables, les députés de la majorité ont surpris par leur sens de la légèreté et du suivisme en attribuant une «mention très bien» à un gouvernement incapable de répondre aux préoccupations du peuple, et qui s’est illustré par le mensonge flagrant sur plusieurs questions.

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La troisième motion de censure de l’histoire institutionnelle du Mali n’a pas passé. Déposée par l’opposition, elle a été rejetée, car n’ayant pu obtenir l’approbation des 2/3 des parlementaires, soit 98 députés. Au total, vingt-quatre parlementaires ont dit «oui» à la motion de censure contre le gouvernement Moussa Mara. Si le vote a été fait à bulletin secret, on sait que les 22 députés de l’opposition ont d’emblée exprimé leur adhésion au départ du gouvernement. Les deux autres seraient de la majorité ? Difficile d’y répondre.

 

Mathématiquement, il était absolument difficile que cette motion passe. Mais le peuple ne s’attendait du tout pas à des interventions aussi ridicules que celles de certains députés de la majorité. Qui, en lieu et place d’arguments sérieux et responsables, ont opposé le cynisme et l’arrogance aux souffrances du peuple malien. Une illustration parfaite : cette intervention de notre confrère Yaya Sangaré, député Adéma, élu à Yanfolila. Dans son arrogance habituelle, le député a cru bon de cracher à la figure des Maliens que les denrées de première nécessité au Mali sont les moins chères de la sous-région. Une affirmation plutôt scandaleuse qui rappelle les insultes d’une autre époque sous ATT quand des ministres du commerce, comme Choguel Kokala Maïga, ont osé déclarer que manger le riz «ganbiaka» (produit à l’Office du Niger) relève du luxe pour le Malien moyen.

 

À l’Assemblée nationale, ce vendredi 20 juin, le spectacle était des plus révoltants, tant, en lieu et place de débats responsables (arguments contre arguments), la plénière a pris les allures de règlements de comptes qui ne profitent pas à notre démocratie. La dernière évolution dans l’affaire dite de l’avion présidentiel a donné raison à ceux qui ont cru au mensonge du Premier ministre devant l’Assemblée nationale. Car le Fonds monétaire international (Fmi), qui avait demandé des comptes sur l’achat de cet avion, a décidé de bloquer le prochain décaissement pour le Mali prévu ce mois de juin. Dans une information, confirmée par le bureau du Fmi à Bamako, ce décaissement de 40 millions de dollars sera bloqué au moins jusqu’en septembre afin de tirer cet achat d’avion au clair, mais aussi et surtout le contrat d’armement d’un montant de 103 milliards de francs CFA passé par le ministère de la Défense et celui des Finances. Les économistes sont catégoriques : les conséquences de ce blocage de fonds se feront sentir sur le quotidien des populations et les dépenses publiques.

 

Sur les événements de Kidal, le Premier ministre peut être soutenu dans son initiative de se rendre dans cette partie du Mali. Mais, là où lui et son gouvernement déçoivent, c’est le lâchage de notre armée, estimant qu’elle a agi le 21 mai dernier de son propre chef. Au gouvernement et à tous les dirigeants, il est important de leur rappeler les vertus du respect du peuple.

 

Ibrahim NASSER

(Journaldupeuple.com)

SOURCE: Le Reporter

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