Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de paix des Nations Unies a demandé, dans un exposé devant les membres du conseil de sécurité, un soutien renforcé à la force du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et le Tchad. Cette plaidoirie s’est faite à moment la situation sécuritaire reste toujours très préoccupante au sahel.
Selon l’Onu info, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix a rappelé que l’insécurité et l’instabilité dans cette région d’Afrique « entravent gravement les possibilités de croissance et de développement » et que « les civils en paient le prix le plus élevé ». Pour ce dernier, la force conjointe du G5-Sahel « a continuellement augmenté son rythme opérationnel et a réussi à le maintenir, malgré d’importants défis » depuis son déploiement il y a 4 ans. « Ces dernières semaines, la force conjointe a également démontré sa capacité à monter rapidement une opération ad hoc, l’opération Serres d’Aigle, pour répondre à une attaque imminente visant des populations au Burkina Faso », a souligné M. Lacroix selon le site d’informations des Nations Unies.
A en croire la même source, Jean-Pierre Lacroix a déclaré qu’« il est de la responsabilité collective de la communauté internationale de soutenir les efforts louables des États membres du G5-Sahel ». Aussi, a-t-il rappelé que la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) apporte un appui à la force conjointe, mais que cet appui dépend du financement des bailleurs de fonds qui reste imprévisible. « Il s’est dit convaincu que seul un bureau d’appui dédié, financé par des contributions statutaires, peut apporter à la force conjointe du G5-Sahel le soutien dont elle a besoin et qui lui permettrait également de devenir plus efficace », rappelé le site des Nations Unies. Jean-Pierre Lacroix a fait une plaidoirie en faveur des pays du G5-Sahel. « Dans le même temps, un soutien accru nécessite également une collaboration renforcée et des efforts continus de la part des États du G5-Sahel pour renforcer l’appropriation, améliorer la gouvernance institutionnelle et le dialogue », a dit le chef des opérations de paix. Pour lui, «la mise en place d’un bureau d’appui, si le Conseil de sécurité le décidait, nécessiterait la pleine coopération de toutes les entités concernées du G5-Sahel, y compris le Comité de défense et de sécurité et le Secrétariat exécutif, ainsi que des efforts supplémentaires pour renforcer et clarifier le contrôle civil et le commandement et contrôle, ainsi que de renforcer les mécanismes de protection des droits de l’homme ».
Par ailleurs, Jean-Pierre Lacroix a noté que des progrès importants ont été accomplis par les États du G5-Sahel dans la prévention et l’atténuation des violations des droits de l’homme par des éléments de leurs forces armées et de sécurité lors d’opérations antiterroristes, mais aussi pour protéger les civils grâce à des patrouilles renforcées. « Le chef des opérations de paix a aussi rappelé que les efforts de sécurité à eux seuls ne suffisent pas à faire face à la crise au Sahel et qu’une approche holistique est nécessaire pour s’attaquer aux déficits de gouvernance et aux causes profondes de la pauvreté et de l’exclusion », précisé l’ONU Info.
Il faut rappeler que la CEDEAO a, pour le cas du Mali, demandé un mandat plus robuste et offensif de la Minusma.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS