Applaudie et soutenue par la majorité des Maliens pour la gouvernance par « l’excellence et de rupture » promise, la transition malienne, elle aussi, est en train de commettre les erreurs du régime déchu. Des cas de corruption ont été signalés, ces derniers jours dans certains département. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta doit sévir contre les auteurs de ces pratiques qui risquent d’entacher l’image de la transition.
Certains des militaires au pouvoir ne sont-ils pas en train de faire d’IBK sans IBK ? Alors qu’ils avaient réussi, contre vent et marrée, à gagner la confiance du peuple dans plusieurs domaines, certains parmi les militaires au pouvoir risquent de mettre tous les efforts fournis jusque-là dans l’eau. L’exemple frappant demeure la sortie du journal le ‘’22 Septembre’’. Dans leur parution du 25 août 2022, nos confrères de l’hebdomadaire ont fait une dénonciation fracassante. Le journal annonçait que le département de la Sécurité et de la Protection civile, à travers sa direction des finances et du matériel(DFM), s’est livré à un appel d’offre restreint, le plus scandaleux de la transition. À la Une de l’hebdomadaire, on pouvait clairement lire des présumés cas de corruption suivante : « 24,2 milliards de marchés par détournement de procédure au ministère de la Sécurité et de la Protection civile ; 7,750 milliards F CFA pour la Générale malienne (SARL) ; 4,1 milliards F CFA pour la société Falaise Mali ; 4,9 milliards F CFA pour la Générale malienne ; 1,6 milliards F CFA pour la société nationale de BTP ; 2,4 milliards F CFA pour la société Afrique travaux et 3,2 milliards F CFA pour la société établissement BAMA-commerce ». Des cas de gangrène et de détournement qui auraient avoir lieu sous l’ère transitoire. Pourtant, le régime du défunt Président Ibrahim Boubacar Keita a été combattu, dénoncé, critiqué et même discrédité à cause de la corruption, de l’injustice, du favoritisme et de tout ce qui y va avec. Pour alors renverser le pouvoir à problème et mettre un Mali ‘’nouveau’’ garantissant l’équité, des milliers de Maliens ont battu le pavé, trois (5 juin-18 août 2020) mois durant à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Compte tenu de l’état gravissime de la corruption ou de la gabegie à ciel ouvert à l’époque, d’aucuns approuvaient et justifiaient le combat anti régime IBK chapeauté par les leaders du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP).Lequel combat a d’ailleurs permis l’intervention des militaires, le 18 août 2020, pour le parachèvement dudit combat citoyen légitimé. Quelques années plus tard, les Maliens ayant enduré l’embargo de l’UEMOA et de la CEDEAO, durant 7 longs mois (Janvier-juillet dernier), se rendent compte des faits décevant. S’agissant, de façon explicite, du même système (corruption, détournement…) agonissant qui commence à refaire surface. Cela, au même moment où tout le monde reste unanime que la corruption et l’injustice sont à l’origine des bobos du pays. Les cas de dénonciation ne se restreignent pas à la parution de l’hebdomadaire du ’’22 Septembre’’.
Des dénonciations faites aussi bien par les journaux que par des soutiens de taille à la transition
Activistes comme animateurs, chacun manifeste son ras-le-bol face aux éventuels sujets factuels. Dans notre parution du lundi, 29 août 2022, nous avons titré en ‘’UNE’’ le dossier scandaleux qui se trouve au niveau du ministère des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Le quotidien d’informations générales du ‘’Le Pays’’ avait tiré la sonnette d’alarme en soulignant qu’une somme de « 1 milliard 500 millions F CFA » auraient pris, puisque l’affaire n’étant pas encore jugée par la justice, une destination inconnue au cœur dudit département. Sur la même question, Sékou Tounkara dit le politologue de New York, un soutien de taille à la transition depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, déplore les mêmes faits qui n’honorent pas la transition malienne. Dans une vidéo qu’il a voulue adresser aux Maliens, le jeune panafricaniste confie avoir remarqué que « des militaires voleurs sont présentement plus nombreux que des civils voleurs ». D’après lui, « certains des militaires au pouvoir sont en train d’attribuer des marchés publics à leurs petites copines, aux proches et aux amis ».Visiblement opposé et déçu du système, le soutien de taille aux autorités de la transition maintient ceci à qui veut l’entendre : « On ne peut pas soutenir la transition sur des mensonges. Le Mali n’appartient pas aux colonels. C’est pour tout le monde. Des citoyens ont été tués pour que le pays arrive à ce niveau. Certains des colonels sont en train de limiter le pays à leur propre personne. Ils n’ont pitié à personne et ne voient que leurs propres intérêts ».Puis d’ajouter : « Je ne dirai pas que ces pratiques sont en train d’être faites par tous les colonels. Mais, dit-il, il y a certains parmi eux qui les font ». Sachant bien que le défunt régime d’IBK a été victime de la corruption, de l’entêtement et de ces mêmes mauvaises pratiques encouragés par son entourage, la transition risquera, si les mesures ne sont pas prises contre les présumés auteurs qui se seraient livrés à ces faits, d’être victime du même sort que le pouvoir déchu.
Assimi doit sévir
Face à ces pratiques qui ternissent l’image de la transition, le président de la transition, en qui la majorité des Maliens font confiance, doit vite agir. Il doit être intraitable contre les auteurs de ces pratiques peu orthodoxes tendant à entacher la propre image de la transition.
Mamadou Diarra