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Moussa Mara ou l’homme qui jeta « notre armée en pâture »

Il s’est toujours défendu d’avoir été courant de l’attaque qui déboucha au massacre de plusieurs soldats maliens. Le caractère expéditif de la défaite ne lui permit pas de fournir le vrai bilan. Mais son plus grand ennemi a été la peur qui l’empêcha d’assumer sa responsabilité.

 

 

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Lui, c’est Moussa Mara, le premier ministre qui a tant suscité l’espoir du changement. Après l’échec de l’offensive du 21 mai, il a préféré fuir sa responsabilité au lieu de l’assumer. Il a ainsi manqué à sa promesse de rupture avec les pratiques anciennes.

Au lendemain de l’humiliante défaite de l’armée nationale, le premier ministre avait assuré au peuple n’être pas celui qui a ordonné l’offensive de l’armée pour reprendre le gouvernorat de la région de Kidal, alors aux mains des rebelles. A l’éclatement de la vérité sur son implication, il aurait pu bénéficier de circonstances atténuantes s’il n’avait pas eu à faire porter le chapeau à l’armée.

« Les militaires maliens ont décidé d’attaquer. L’autorité politique n’avait pas donné d’ordre dans ce sens. Il y a eu des erreurs et les responsabilités seront situées. Nous ne voulons tout de même pas jeter notre armée  en pâture. », a-t-il longtemps martelé.

Il a fallu que le président déballe, sans complaisance, les faits pour que l’opinion soit enfin édifiée sur la réalité.

IBK a confié, lors de sa rencontre avec les leaders des partis politiques que l’attaque du 21 mai a été initiée par Moussa Mara, d’un commun accord avec Soumeylou Boubeye Maïga et le Chef d’état-major général des armées. Il a même ajouté que son premier ministre était venu lui présenté sa démission après l’échec de la mission.

De toute évidence IBK a voulu être plus explicite pour qu’aucune zone d’ombre ne plane sur cette lancinante et épineuse question du commanditaire de l’offensive du 21 mai. Sa démarche a été très édifiante, à l’opposé de celle du premier ministre qui s’était contenté d’alléguer sans donner de détails sur les faits.

Entre les déclarations du premier ministre et celles, récentes, du président de la république, qui croire ?

Si nous nous permettons un petit retour en arrière, nous constaterons un certain nombre d’indices qui corroborent la thèse du président de la république.

Moussa Mara fuyait le problème : « la question n’est plus qui a donné l’ordre, qui n’a pas donné l’ordre »

Tout en récusant les accusations, le premier ministre n’avait jamais réussi à prouver son innocence. La plupart du temps, c’était l’armée qui en prenait pour son grade. Mais après le départ du ministre de la défense, il avoua connaitre celui qui a ordonné d’attaquer Kidal : « Il est bien facile de savoir qui a dit d’aller à gauche, qui a dit d’aller à droite », affirmait-il à l’époque.

Bien évidemment, il ne pouvait révéler son nom. Il esquivait les interrogations en répliquant que « la question n’est plus qui a donné l’ordre, qui n’a pas donné l’ordre ». Une manière, pour lui, de minimiser la gravité de l’acte alors que la question brulait les lèvres des maliens. Quel intérêt pour lui d’agir ainsi sans avoir rien à se reprocher ?

Le limogeage de Soumeylou  justifié par des « mesures de redressement »

Un autre fait troublant s’est produit lorsqu’il était amené à expliquer ce que Soumeylou Boubeye Maïga a présenté comme une démission volontaire. En réalité, il s’agissait d’un limogeage au sens strict du terme. Demandé sur la question, le premier ministre affirmait que son départ entrait dans le cadre d’une série de « mesures de redressement », prises à la suite de « difficultés majeures » constatées sur le champ de bataille.

Aucun détail supplémentaire ne sera donné par Moussa Mara. Etonnant pour quelqu’un qui veut sanctionner un fautif et faire taire les critiques. L’acte parait cependant normal quand on sait, aujourd’hui, que l’ex ministre de la défense n’a eu pour tort que de ne pas avouer sa faute au président, comme l’on fait le premier ministre et le chef d’état-major général des armées. C’est donc IBK qui somma Soumeylou de rendre le tablier.

Que Moussa Mara n’ait fait valoir aucune preuve ni affirmation allant dans le sens de confondre Soumeylou Boubeye Maïga avec celui qui ordonna l’attaque laisse présager qu’il protégeait un tiers. En considération des déclarations du président de la république, ce tiers ne peut-être nul autre que lui-même.

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