Ce gars voit dans tous les frémissements de l’actualité un alibi pour régler ses comptes avec las autorités de la transition et tenter de convaincre les Maliens qu’il est celui qui pense le plus à leur sort. Toutes les sorties de l’ancien Premier ministre sent la récupération et la politisation outrancière des questions qui tranchent souvent avec la transition qui donnent l’occasion aux thuriféraires de celle-ci de baver sur lui. Souvent c’est lui-même qui donne la corde à ses bordeaux pour le pendre.
Moussa Mara, qu’on l’aime ou pas, est un brillant cadre, compétent à ce qu’il parfait et un homme d’Etat au parcours élogieux : maire, député, ministre, Premier ministre… Si son seul nom évoque de l’espoir chez beaucoup, il suscite aussi jalousie et haine viscérale. Au-delà de sa prétention, de sa suffisance, l’ancien Premier ministre Moussa Mara ne le sait pas être, il énerve par son populisme au rabais et sa recherche effrénée pour le buzz. Avait-il besoin vraiment de se faire écho de cancan des réseaux sociaux sur la flambée du prix du carburan à Gao comme si d’autres localités n’avaient pas connu de hausse avant ? Comment un homme d’Etat de la trempe de Mara qui a géré ce pays vaste de 1,2 million de Kilomètre carré peut demander aux autorités de garantir un prix uniforme sur l’ensemble du territoire ? On dirait que, comme les jeunes hooligans de Barça, Mara fait semble d’ignorer la situation particulière dans laquelle vit notre pays, fait comme si tout était le plus normal dans le plus normal des pays, fait comme s’il ne sait pas pourquoi «à Gao litre de carburant se négocie autour de 2000 FCFA soit deux fois plus que le prix officiel» !
Malgré la mobilisation des forces vives de Gao, les spéculateurs ont vu dans la crise avec l’Algérie une opportunité pour gonfler les prix.
L’ancien Premier ministre, Moussa Mara, comme beaucoup de Maliens se laissent manipulables, en grande partie parce qu’ils ne prennent pas le temps de s’informer correctement sur des sujets d’intérêt national. Prenons, par exemple, le prix du litre d’essence à Gao, à Ménaka ou dans certaines localités du pays. Il est en hausse depuis 2 ans ou plus.
Dans un contexte de crise complexe, une personne non informée découvrant cette réalité pourrait immédiatement la lier à un événement particulier comme les tensions actuelles entre Bamako et Alger. Alors que les véritables causes sont autres. Selon Kanfari Soni Anass Maïga, qui est une source locale crédible, la cherté de la vie à Ménaka s’explique essentiellement par les difficultés d’approvisionnement et la rareté des denrées alimentaires sur les marchés. C’est une situation qui est plutôt liée au contexte sécuritaire très dégradé dans la région depuis fin 2022. L’Etat Islamique au Sahel (EIS), qui contrôle les principaux axes menant à la localité, impose une guerre économique en bloquant l’accès. L’approvisionnement de la localité n’est possible que sous escorte militaire. Conséquence directe, la localité connaît des pénuries récurrentes de produits de première nécessité, y compris les médicaments dans les centres de santé ou pharmacie.
Depuis 2023, le prix du litre d’essence n’est plus redescendu en dessous de 2000f CFA, atteignant parfois 3000f CFA. La localité est approvisionnée à partir d’Ansongo où le prix du litre d’essence connaît aussi une hausse.
Contrairement aux doute et zigzag de Moussa Mara, les Maliens savent qu’ils ne sont pas le cadet des soucis des autorités de la transition, et les populations de Gao sont massivement sortis ce samedi pour apporter leur soutien total aux FAMa et à la transition en dépit du scenario dantesque que fait présager l’ancien Premier ministre.
En bon leader politique, Moussa Mara n’ignore pas qu’à comme partout ailleurs au nord de notre pays, l’essence subit aujourd’hui les conséquences de la politique algérienne. Depuis la fermeture officielle de la frontière terrestre avec le Mali en 2013, tous les produits en provenance d’Algérie passent par des voies frauduleuses, contrôlées par les généraux mafieux de l’Algérie qui gèrent l’économie criminelle pour leurs comptes. Certains généraux algériens profitent de ce trafic, qu’il s’agisse d’essence, de farine, de lait ou même de drogue, pour s’enrichir.
Notre pays ne peut continuer à être exposé falaki à des mesures de rétorsions d’un pays qui dépendent plus des réseaux mafieux que d’un Etat organisé qui, du jour au lendemain, adoptent des décisions iniques qui impactent dangereusement la vie de nos populations, notamment en matière de produits de première nécessité
Pour la gouverne de Mara, à Ménaka, après une hausse du prix de l’essence atteignant 5 000 F CFA hier, le prix est redescendu aujourd’hui à 3 000 F CFA grâce aux discussions entre les acteurs et le gouverneur. Comme quoi, face à la situation, ni les autorités ni forces vives ne dorment.
Pour autant, Mara se doit de se hisser à hauteur d’attente et d’estime.
PAR ABDOULAYE OUATTARA