La plateforme BENBERE a reçu sur son plateau mensuel le président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), le magistrat Moumouni GUINDO, ce samedi 29 juin. L’invité du jour a profité de l’opportunité pour brièvement présenter les cinq missions attribuées à sa structure dans la lutte contre la corruption au Mali et a répondu aux questions de l’assistance.
Compte tenu de l’insuffisance de résultats concrets dans la lutte contre la corruption au Mali, depuis quelques semaines, la plateforme contre la corruption et le chômage (PCC) ne rate pas d’occasion pour appeler le président de l’OCLEI, Moumouni GUINDO, à déposer sa démission. Les membres de cette plateforme jugent qu’il ne mérite pas son salaire estimé à plus de 5 millions de FCFA par mois.
En répondant à la question d’un jeune de la plateforme BENBERE sur le montant de son salaire dans un pays aussi pauvre que le Mali et ne pas donner satisfaction aux populations, Mounouni GUINDO a précisé que sa structure a pris fonction il y a moins de deux ans et qu’ils ont déjà plus d’une dizaine de dossiers sous la main. Mais, il ajoute, ”Je ne m’en satisferais pas. En passant, je précise que je gagne 3 millions 7 cents mille par mois. C’est beaucoup d’argent. J’en ai une conscience aigüe, terrible ! J’en ai une conscience qui me donne des cauchemars”.
Après il se lâche, ”Je suis le juge d’instruction qui a mis en prison un ministre à Bamako quand j’étais juge d’instruction au pôle économique et financier… je n’ai pas peur de mon travail. Le jour où j’aurais la claire conscience que je ne peux pas faire mon travail, personne ne me dira de me démettre. Ma conscience va m’obliger de le faire et je le ferai. Mais, pour le moment, je sens que j’ai le devoir de faire mon travail. J’ai les moyens légaux de faire mon travail. J’ai les ressources humaines pour faire mon travail. Il me manque peut-être les ressources financières pour le faire, mais la qualité de travail que nous ferons, fera que les ressources financières viendront. Soit de l’Etat, soit des partenaires”.
Par ailleurs, il ressort de son allocution que l’OCLEI est une structure qui surveille uniquement l’enrichissement illicite des individus et non des entités administratives. Il regarde les patrimoines des agents afin de déceler les incohérences entre leurs revenus légitimes et leurs biens. L’OCLEI a cinq attributions qui sont :
– La prévention de l’enrichissement illicite (elle consiste à empêcher et réduire les occasions d’enrichissement illicite et se fait à travers les actions de communication, d’information et de sensibilisation) ;
– la contribution à l’action de la justice pour la répression par des actions d’enquêtes et d’investigations afin de réunir des preuves par rapport à un individu précis ;
– la création de coopération et de synergie entre les services de lutte contre la corruption afin qu’ils travaillent main dans la main et non dos à dos ;
– Des études et recommandations pour trouver les causes profondes afin d’apporter un remède approprié à la corruption ;
– Le traitement des déclarations de patrimoine. La déclaration de biens concerne une catégorie d’agents de l’Etat.
Sur le dernier point à savoir la déclaration de patrimoine, le conférencier a regretté que sur 8000 personnes concernées, seulement moins de deux milles personnes ont déposé la déclaration de leurs biens.
Sory Ibrahim TRAORE
Zénith Balé