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Mots mordants maux : Nuisible complicité entre bandits armés maliens et députés européens futés

Ci-dessous la contribution de Lacine Diawara, président du RISDA-MALI sur Mali-web

Lacine Diawara président RISDA MALI

Lorsque tu tends la main à un égaré, effronté et malveillant, il te tiendra par le bras et te tirera part l’épaule pour te secouer et t’écrouler. Par contre un simple égaré bienveillant saisira la main tendue pour s’informer, s’orienter et se développer.

Le Mali est une nation au sens profond et large du terme. Depuis belles lurettes, dans sa huitième région qu’est Kidal, certains groupuscules de ses enfants gâtés par des Etats sans autorité, ont choisi la violence meurtrières pour vivre facilement et impunément des trafiques d’armes, de drogues et d’otages monnayables.

Ces dernières années, la confirmation de l’existence de grandes ressources naturelles dont le pétrole dans cette partie nord du Mali, a incité ces bandits armés à intensifier leurs stratégies de division de la nation. Ils ont animaliser  leurs attaques sur le terrain(massacre d’Aguelhoc) et accentué leurs agressions médiatiques par la récente conférence de presse du 10 décembre 2013 à Strasbourg.

Organisée pour répliquer au discours du Président du Mali, IBK, cette conférence animée par des eurodéputés François Alfonsi, Jean-Jacob Bicep et le représentant en Europe des bandits armés, Mossa Ag Assarid, a révélé l’ignorance, l’imprudence et l’insolence des intervenants.

L’ignorance et l’imprudence

Même si on se croit un bon nageur, la sagesse populaire et la prudence individuelle doivent guider à avoir des informations sur la nature et la profondeur d’un fleuve avant de s’y jeter.

Il est déplorable de constater que des députés européens dont F. Alfonsi originaire de la Corse, une région française et J.J. Bicep d’origine guadeloupéenne, s’improvisent en défenseurs des bandits armés maliens sans bien comprendre la nature du conflit inter-malien.

Quand Alfonsi croit que le Président malien est porteur de « discours belliciste », Bicep exhibe ses biceps par « l’envoi d’un signal fort » aux maliens pour le respect d’une minorité pourtant porteuse d’armes.

Par ignorance et imprudence, ils se sont attaqués au peuple malien à travers son président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, dont le seul péché a été d’exprimer devant le Parlement européen cette réalité criarde du conflit malien ainsi : « Je dois encore une fois de plus mentionner Kidal, qui n’est pas encore sous le contrôle du Gouvernement. Cette situation, qui n’a que trop duré, doit cesser.

J’invite l’UE à s’engager avec détermination aux côtés du Mali pour l’application pleine et entière de la résolution 2100 du Conseil de Sécurité datée du 25 avril 2013, afin que les groupes armés désarment sans délai.

J’exhorte la MINUSMA à devenir plus opérationnelle afin de mieux s’adapter aux objectifs stratégiques de paix, de sécurité et de développement du Gouvernement malien. »

Ces députés dupés doivent comprendre que le Mali est un fleuve socialement tranquille, culturellement profond, naturellement intarissable et historique stoïque. Pour conforter cette affirmation, un article écrit par un des meilleurs journalistes africains, Sennen Andriamiradointitulé «  MALI, UN PEUPLE PAS COMME LES AUTRES », trouvé dans nos archives, est révélateur. Ces extraits de cet article publié dans le numéro 1867-1868 du 16 au 29 octobre 1996, du journal Jeune Afrique dont Sennen était le rédacteur en chef, sont aussi évocateurs des solides fondements du peuple malien :

« Alignés sur plusieurs rangs, les trente mille fantassins se sont attachés les uns aux autres ; ils s’empêchent ainsi, par avance, de s’enfuir devant les envahisseurs ; Ainsi seront-ils tués, fauchés par les balles d’adversaires moins nombreux mais bien mieux armés.

C’était le 15 avril 1591. Par vagues successives, des centaines de jeunes courent vers les soldats auxquels le pouvoir a donné l’ordre de tirer, ils avancent vers les blindés et les kalachnikov, dénudant leur poitrine et criant : « Allez-y ! Tirez ! » Ainsi sont-ils tués, armés de leur seule bravoure. C’était le 22 mars 1991.

La première scène a consacré la fin de l’empire Songhaï, écrasé, lors de la bataille de Tondibi, par les 5 600 hommes envoyés par le Sultan du Maroc, El Mansour, qui utilisaient l’arme à feu, encore inconnue en pays soudanais. La seconde fut la journée des martyrs de Bamako. Ils avaient décidés de mourir pour mettre fin au régime du général-président Moussa Traoré.

Quatre siècles séparent ces deux scènes, mais la folle détermination et un sens suicidaire de la dignité sont restés les mêmes, qui ont forgé l’un des rares peuples-nations d’Afrique ; le peuple malien », a commenté, Sennen, le journaliste malgache avant d’affirmer : « Au pays malien, le sens de la dignité sert de fondement à la personnalité collective.»

L’insolence

Dans la vidéo de leur réplique, les trois intervenants ont monologué pendant 24 minutes. Si au moins messieurs Alfonsi et Bicep ont prononcé le titre de Président en parlant du numéro 1 malien, Mossa Ag Assari a nommé 4 fois Ibrahim Boubacar Keita sans jamais mentionner sa fonction de Président de la République.

Pendant près de 14 minutes de diatribe verbale émaillée de propos foncièrement mensongers, le représentant européen des bandits maliens armés laisse croire qu’il est citoyen d’un pays imaginaire ayant un territoire différent de celui du Mali.

Sans sourciller, il affirme que son « territoire que certains appellent le nord du Mali n’a été rattaché qu’à la veuille des indépendances de l’Afrique, sur ce territoire habitent des Kel tamasheq autrement dit des touareq mais aussi des arabes, des peulhs, des songhai et autres ».

Monsieur Ag Assarid, on peut être apatride sans devenir un fabulateur ; Par vos récits imaginaires et trompeurs vous faites preuve d’insolence envers les dirigeants de votre pays réel, le Mali. Vous ne devez plus mériter la confiance des députés et personnalités qui vous soutiennent par méconnaissance des réalités socioculturelles maliennes.

Papables réalités décrites dans cet autre extrait éternel de Sennen A. décédé le 15 juillet 1997 : « Ce sont des marchands sarakolés qui commerçaient avec l’Orient qui introduisirent la religion musulmane au Mali vers 687-690…Des centre d’études islamiques apparurent alors peu a peu…

Ce mouvement connait son apogée à Tombouctou où arrivèrent les Bèrbères, Maures et Arabes du Maroc, d’Egypte, de Libye et même d’Irak côtoyant des Mossis, des Dioulas et des Peuls du sud.

Il en résulte qu’aujourd’hui aucun ressortissant du Mali, des Touaregs au nord aux malinkés au sud, ne peut prétendre qu’il n’a pas de sang mêlé dans ses veines », a soutiré Sennen de l’analyse de l’éminent ethnologue, historien, chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS de France) et enseignant à la Sorbonne de Paris, Youssouf Tata Cissé, qui est malheureusement décédé au début de ce mois de décembre 2013.

Sennen a ajouté avec réserve « Mais l’axiome a ses limites, puisque c’est pour défendre un particularisme qu’ils estimaient menacé que les Touaregs prirent les armes. A cette exception près on peut dire que le sentiment national transcende le phénomène ethnique. »

Invitation aux débats d’idées

Tout au long de votre conférence de réplique au discours du président de la République du Mali du 10 décembre dernier, votre trio s’est érigé en meilleur défenseur de la démocratie et des droits de l’homme.

Vous avez estimé que les maliens ont « piétiné » ces valeurs humaines. Nous croyons fermement que vos analyses des faits sont foncièrement fallacieuses. Et votre complicité sera plus nuisible à vous qu’aux maliens.

C’est pourquoi des membres du RISDA-MALI ( Regroupement International pour la Solidarité la Démocratie et le Développement en Afrique) ont décidé d’inviter vous trois à tenir au Canada des débats d’idées contradictoires sur la crise au nord du Mali. Dans ces débats publics vous ferez face au président de ce RISDA-Mali qui a obtenu des soutiens pour prendre en charge vos frais de déplacements et de séjours à Montréal.

Si vous n’êtes pas disponibles à effectuer le déplacement, le président du RISDA-Mali est prêt à se rendre à Strasbourg ou à Paris pour la réalisation d’une telle confrontation d’idées. En ce 25 décembre, jour de Noel, nous souhaitons bonne fête à vous, aux chrétiens du Mali, d’Afrique et du monde entier.

Lacine Diawara, journal Option, président du RISDA-MALI.

 

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