Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Motion de censure contre le Gouvernement de Moussa Mara : Une perche tendue au Rpm par l’opposition pour récupérer son dû

De la mairie de la commune IV du district de Bamako, l’expert comptable Moussa Mara s’est vu bombardé Premier ministre via ministre de la politique de la ville, suite à la démission surprise  d’Oumar Tatam Ly le 5 avril 2014. Par son tâtonnement ou improvisation, Moussa Mara a fait perdre à l’Etat la relative souveraineté qu’il exerçait sur Kidal, à la suite d’un voyage hasardeux  qui a eu pour conséquences des exécutions sauvages des préfets et sous préfets par le MNLA et ses alliés jihadiste, sans compter des dizaines de nos braves militaires, gendarmes, gardes et policiers qui y ont laissé leur vie. Que dire de ses propos relatifs à l’acquisition des avions présidentiels?

pm moussa mara chef gouvernement premier ministre parti yelema cite administratif primature

Ce sont entre autres, les raisons qui ont motivé les députés de l’opposition parlementaire à déposer le vendredi 13 juin 2014 une motion de censure contre le gouvernement de Moussa Mara. La nomination de Moussa Mara, bien qu’il ait été une surprise dans le milieu politique, à la tête du 2ème gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Kéita le 5 avril 2014, avait suscité un réel espoir chez les populations. Mais, depuis la formation de son gouvernement, les Maliens sont restés sur leur faim. Le changement souhaité après le départ d’Oumar Tatam Ly n’a pas lieu.

 

Au fil du temps, avec ses shows médiatiques et ses tentatives d’apporter des réponses aux questions légitimes du peuple, il s’est lourdement planté. Beaucoup de ses déclarations, notamment celles concernant l’achat de l’avion de commandement du président IBK et celui de l’ancien président ATT, ont été mises à nu. Sur ces sujets, les institutions financières internationales (FMI et Banque Mondiale) sont rentrées dans la danse, allant jusqu’à menacer de fermer leur robinet à l’Etat, s’il ne se conforme pas aux règles de bonne gouvernance.

 

A ce niveau, il est difficile de rétablir la confiance entre ces institutions et le Premier ministre Moussa Mara, qui a tenté de défendre l’indéfendable lors de la présentation de sa Déclaration de politique générale. Sous d’autres cieux, il devait tirer les conséquences de ses contre-vérités. En outre, la communauté internationale, à travers la Minusma et l’Opération Serval, qui soutiennent beaucoup le Mali dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation du pays et des parlementaires maliens l’avaient dissuadé de se rendre à Kidal. Car la situation ne s’y prêtait pas. Mais, Moussa Mara ne pouvait pas comprendre la portée de ces messages, parce qu’il est un néophyte, un amateur dans la gestion de l’Etat, en ce sens que 7 mois seulement passés à la tête d’un ministère ne permet pas de maitriser le fonctionnement d’un pays. Il était difficile à Moussa Mara de comprendre que le Chef d’Etat major général des armées, Général Mahamane Touré puisse sillonner tout le nord y compris Kidal, pendant que lui, Premier ministre, ne pouvait pas aller à Kidal.

 

Les rançons de son voyage à Kidal

Après les centaines de morts, la réoccupation de la ville de Kidal et de certaines localités par les forces du Mnla et ses alliés narcojihadistes, la position du Mali dans les négociations a été plus que jamais affaiblie. Ce sont entre autres les rançons du voyage du Premier ministre Moussa Mara à Kidal le 17 mai 2014.

 

Un autre fait marquant, c’est la fuite en avant du gouvernement sur tous les toits, par rapport à l’offensive courageuse des forces armées et de sécurité du Mali. « Le Politique n’a pas donné l’ordre d’attaquer », cette phrase qui retentissait sur les ondes internationales montre à suffisance que le gouvernement de Moussa Mara était aux abois. A l’analyse, le gouvernement donne l’impression que l’Etat ne maitrise pas son armée et qu’elle peut engager des guerres à l’insu des autorités politiques. Ce qui est très loin de la réalité ; car, quoi qu’on dise, aujourd’hui l’armée malienne est une armée républicaine sous les ordres des seules autorités politiques.

 

La revanche du RPM aujourd’hui ou jamais

Avec cette motion de censure, l’opposition parlementaire a tendu une perche au parti présidentiel, le RPM, pour que le fait majoritaire soit respecté. L’expérience d’Oumar Tatam Ly à la primature n’a pas marché, car il n’était pas du RPM. Tous les observateurs politiques savaient que ses jours à la tête du gouvernement étaient comptés. Après sa démission le président IBK a fait appel à Moussa Mara, qui n’est pas non plus de la famille RPM, même s’il est de la majorité présidentielle, composée principalement d’opportunistes. Le paradoxe c’est qu’il n’a pas une grande assise politique. En effet, le président du parti Yéléma ne peut compter que sur un seul député à l’Assemblée nationale et n’a pas de ministre au gouvernement qu’il dirige.

 

En tout cas, à travers cette motion de censure, le Premier ministre Moussa Mara, est entre le marteau de l’opposition etl’ enclume du RPM. Avec les événements de Kidal, sa tête a été réclamée par l’opposition. Aujourd’hui, c’est le MNLA, qu’il  a mis en selle après sa visite à Kidal, qui demande son départ.  En ajoutant 76 voix aux 22 de l’opposition, soit 98 sur 147 qui constituent les 2/3 des députés de l’Assemblée nationale, le RPM peut récupérer enfin la primature. En votant la motion de censure, le RPM donnera un nouveau souffle au Président IBK.

 

Il faut au moins qu’un des chefs des deux exécutifs (Président de la république et gouvernement), ait la confiance de la communauté internationale. Sachant, comme tout le monde, que le courant de confiance ne passe pas bien entre nos autorités et la communauté internationale.

 

Aujourd’hui, les députés du RPM ont le choix, soit de maintenir la méfiance entre la communauté internationale et les autorités politiques en ne votant pas pour ; soit de rétablir la confiance entre elles en votant la motion de censure contre le gouvernement. Les circonstances sont favorables à la défiance, si l’on se rappelle que lors de la présentation  de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Moussa Mara, la majorité présidentielle n’a pas applaudi une seule fois, pendant les 2 heures 26 minutes de lecture.

 

 

Si jamais la motion de censure passe, après l’échec de deux premiers ministres venus d’ailleurs, le Président IBK doit faire confiance enfin à un cadre de son parti, le RPM, pour diriger le gouvernement. Ce sera au moins une source de stabilité et de cohésion gouvernementale. 

 

Ahmadou Maïga

SOURCE: Le Guido

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance