La décentralisation a besoin de programmes solides pour soutenir la croissance et le développement local.

C’est pourquoi le gouvernement, la Banque mondiale et la coopération suisse développent un Programme d’appui aux communes urbaines du Mali (PACUM) doté d’une enveloppe financière d’environ 33 milliards de Fcfa dont une contribution de 9 milliards de Fcfa de la coopération suisse. Le projet dont la convention a été signée le 27 juillet 2011 et qui a démarré en 2012, intervient dans les communes urbaines de Kayes, Bamako, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou pour une durée de 5 ans. Il ambitionne de renforcer les capacités institutionnelles des communes cibles et leur dotation en aptitudes pour la réalisation d’infrastructures et le renforcement de prestations.

Après la crise institutionnelle et sécuritaire, une délégation de la Banque mondiale conduite par son chargé des opérations pour le Mali, Zié Coulibaly, est venue, la semaine dernière, vérifier l’état de mise en œuvre du projet et la perception qu’en ont les acteurs dans la commune urbaine de Mopti. Pour cette visite de 48 heures dans la Venise malienne, Zié Coulibaly était accompagné du représentant de la coopération suisse, Abdoul Wahab Dieng, du coordinateur du projet PACUM, Souleymane Koné. Etaient aussi de la mission, les représentants des directions nationales des collectivités territoriales, de l’urbanisme et de l’habitat, du développement social, de la cellule de planification et de la statistique du ministère de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville.

Le séjour mopticien a été l’occasion pour les partenaires de tenir une série de rencontres avec les autorités administratives et politiques, la société civile et de voir des réalisations, des chantiers en cours et en projet. Après avoir rendu une visite de courtoisie au préfet du cercle de Mopti, Yaya Diallo, et au gouverneur de la région, Kaman Kané, la délégation a successivement visité la station d’épuration de Toguel, les rues pavées de Mossinkoré, Komoguel, les chantiers des rues 62-64 de Komoguel II et le paquet Danawal.

La délégation a ensuite eu à l’Hôtel de ville de Mopti une séance de travail avec le conseil communal, la société civile, les notabilités et les services techniques. Au cours de cette rencontre, le maire de Mopti, Oumar Bathily, a magnifié les opportunités qu’offre le PACUM dans le cadre du développement local et de la promotion de la démocratie locale. Selon l’édile, en plus des infrastructures, l’accompagnement du PACUM a permis le renforcement des capacités en matière d’élaboration du PDESC, de production des rapports, de maitrise du processus d’élaboration du budget, de révision du plan d’amélioration des ressources, d’archivage et de classement des dossiers.

Les échanges ont porté sur les notions de participation, de transparence, d’élaboration du budget et de plans d’investissements. Il a été constaté la faible implication des élus auprès des services techniques pour la mise en œuvre de certaines activités du projet et des problèmes dans la passation des marchés. Le conseil municipal, par la voix du maire, s’est engagé à corriger ces lacunes.

Zié Coulibaly a expliqué que la mission était destinée à donner une dynamique d’accélération à la mise en œuvre du PACUM pour que les populations puissent bénéficier au plus vite des résultats escomptés des actions planifiées. « Cette sortie nous a permis d’apprécier déjà  l’impact d’un certain nombre de programmes en cours dans la commune de Mopti. Je suis très impressionné par l’engagement des acteurs qui atteste à suffisance que le projet a été très bien accueilli à Mopti », a indiqué le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, avant d’attirer l’attention des acteurs sur la nécessité de respecter les critères d’atteinte du niveau de performance. Il a insisté sur des critères comme la participation de tous et la passation de marchés, qui constituent des indicateurs déterminants pour la mobilisation des financements.

D. COULIBALY

AMAP-Mopti