Vendredi, 10 octobre. Mme le ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouare Fily Sissoko, est à l’ambassade du Mali à Washington, au milieu de ses compatriotes, pour faire le point de la mission qu’elle vient d’effectuer auprès des institutions de Bretton Woods. C’est une tradition qu’elle va respecter chaque fois qu’elle est en mission de l’Etat à Washington. Elle est entourée de son homologue de l’Investissement et la promotion du secteur privé, Moustaphe Ben Barka, et du Premier Conseiller de l’ambassade, M. Cissé. Et aucun sujet n’est tabou. Ambiance…
Sans détour, ni sujet tabou. A l’ambassade du Mali à Washington, l’ambiance est détendue : comme à son accoutumée, chaque fois qu’elle est en mission officielle à Washington, Mme Bouare Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des finances, rencontre ses compatriotes, travailleurs à la représentation diplomatique, toutes catégories confondues, pour leur faire point de la mission conduite dans la capitale fédérale américaine.
Ce jour-là, à cette occasion, actualité oblige, les discussions se focalisent sur les rapports entre le Mali et les institutions financières internationales, en l’occurrence le FMI avec qui les relations ont connu un certain froid au sujet de deux opérations effectuées par le gouvernement, à savoir l’achat de l’avion présidentiel et le marché de fourniture des armes à l’armée. Là-dessus, le ministre des Finances a déclaré qu’il s’agissait des dépenses de souveraineté. Ce qui n’était pas la position du FMI qui a, tout naturellement, soulevé des interrogations.
Après avoir expliqué, en long et en large, la dernière mission du FMI, effectuée le mois de septembre dernier à Bamako, et qui a abouti à un accord entre les deux partenaires, suite à la volonté de transparence affichée par le gouvernement, Mme la ministre est revenue plus en détails sur les deux audits effectués par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) et la Cour suprême.
Pour le cas de la Cour suprême, le rapport, est, dit-t-elle, définitif et se trouve déjà, comme l’avait promis le gouvernement, sur le site de la Primature. S’agissant de celui du BVG, le gouvernement attend qu’il soit définitif pour en tenir compte, pour qui est de ses recommandations, comme, du reste, pour l’audit de la Cour suprême. Le gouvernement agira ainsi dans la transparence, car il n’ya rien à cacher dans ce dossier qui, à l’accoutumée, compte tenu de sa spécificité, a toujours bénéficié de la dérogation qui, elle-même, a également toujours été utilisée ainsi sans que personne n’en parle.
Et c’est pourquoi, expliquera-t-elle, dès qu’il s’est agit d’audit, le gouvernement était tout de suite preneur, ayant pris tout cela sous l’angle de la gouvernance qui va améliorer les choses, dès le début du mandat du président IBK.
On ne le dit pas assez, mais Mme le ministre l’a dit sans ambages: « Pas un franc n’est sorti du budget« . Des propos qui sont, on ne peut plus, clairs. Face aux amalgames de toutes sortes, distillés çà et là, sur ce marché de l’armée, Mme la ministre de l’Economie et des finances tente d’apaiser les esprits sur une quelconque dilapidation des fonds publics. D’ailleurs, a-t-elle soutenu en substance, le gouvernement ne payera que les prix réels, tels que révélés par les auditeurs.
Toujours sur la mission du FMI, Mme la ministre a dévoilé deux autres gros dossiers qui ont fait polémique avec le FMI lequel a demandé au gouvernement à ce qu’ils soient inscrits dans le budget d’Etat; ce qui a été fait. Il s’agit du chantier de la résidence de l’ancien chef d’Etat, aujourd’hui transformé en une résidence d’hôtes de marque en visite au Mali. Il y aussi d’autres ouvrages réceptionnés depuis 2011 par le gouvernement dont certains n’avaient même pas fait, au préalable, l’objet d’un contrat de marché.
Au-delà de ce que le gouvernement avait en chantier avec les institutions de Bretton Woods, sur lequel les perspectives économiques et financières sont bonnes avec la reprise annoncée par les partenaires des appuis budgétaires pour le pays, Mme le ministre a également parlé des nouvelles du pays, notamment les pourparlers d’Alger entre le gouvernement et les groupes armés sur lesquels l’engagement de l’Etat à parvenir à un accord de paix durable ne fait pas de doute.
Quant au ministre de l’Investissement et la promotion du secteur privé, Moustaphe Ben Barka, il a notamment insisté sur la volonté de transparence du gouvernement dans la gestion des ressources publiques et sa détermination à aller de l’avant dans la quête d’un mieux-être pour les populations maliennes.
A l’occasion de ces assemblées annuelles du FMI-Banque mondiale, auxquelles Mme le ministre des Finances a participé à la tête d’une forte délégation des cadres de son département, le Mali était à l’honneur avec le partenariat économique et financier qui se renforce avec les deux institutions phares de Bretton Woods.
Chez la Directrice générale de la Banque mondiale, Sri Mulyani Andrawati, ou avec Mme Saley, Directrice du département Afrique du FMI, ayant accordé toutes les deux une séance de travail à la partie malienne, le ministre Fily Sissoko a insisté sur la nécessité de revisiter le portefeuille de projets pour l’adapter aux besoins des populations maliennes.
Dans les couloirs de ces assemblées annuelles, où le ministre de l’Economie et des finances a eu pas mal de réunions techniques sur divers sujets économiques d’intérêt national ou sous-régional, et où elle a bénéficié d’une écoute attentive de la part de ses multiples partenaires, il a été beaucoup question des bonnes perspectives économiques du pays. Et cela, en fonction des progrès qui ont été réalisés en matière de gestion des finances publiques.
En fait, les institutions de Bretton Woods, chacune en ce qui la concerne, et dans ses domaines de priorité, en relation avec les domaines de concentration du gouvernement, sont disposées à perpétuer leur partenariat avec le Mali. Si la Directrice générale l’a évoqué à Mme la ministre des Finances dans des termes clairs et simples, en insistant sur des projets clefs qui doivent être étendus sur l’ensemble du pays, y compris les zones reculées, le FMI, lui, est disposé à poursuivre son assistance technique pour améliorer la gestion des finances publiques.
Source Ministère des finances