Jeudi dernier, cinq chefs d’Etat au nom de la CEDEAO étaient en conclave avec les différentes parties de la fameuse crise malienne qui a atteint des proportions considérables. Constat, les missionnaires ont filé du mauvais coton en venant avec une proposition phare née de dispositions inadéquates qui ont conduit à l’échec de la mission. Et pour causes ?
Avec tout le respect que nous leur devons, les médiateurs ont manqué de discernement. Tout confit se passe dans un contexte à examiner minutieusement dans le cadre d’une étude dont l’objectif est la résolution du conflit ou au moins l’amélioration de la situation. En venant au Mali, les médiateurs avaient dans leur valise un règlement qui ne saurait prospérer sur imposition des négociateurs : exclure la démission du président démocratiquement élu, alors qu’il est coupable ou du moins responsable de la mauvaise gouvernance qui a plongé davantage et de façon vertigineuse le Mali dans l’abîme. Au lieu de nous tirer vers le haut, cet homme nous piétine vers le bas, nous pousse dans le fossé de la désillusion et la déprime, à force de corruption, d’impunité…, et d’absence de programme et de vision pour nous relever.
Il est bon de rappeler qu’avant IBK, un président démocratiquement élu a été contraint à la démission au Mali, à quelques encablures du terme de son mandat. Il a humblement et officiellement signé sa démission pour passer la main à celui qui sera copieusement battu par une foule d’aigris et d’opportunistes. Où était la CEDEAO pour maintenir ATT ? Car c’est de lui qu’il s’agit, le soldat de la démocratie.
Le Mali n’est peut-être pas le Niger, mais quand le président du Niger est partie prenante à la médiation, il y avait lieu de s’abstenir de ce règlement exhibé à nos yeux. Quand il était président de l’Assemblée nationale, Mahamadou ISSOUFOU a saisi la Cour Suprême en vue de mettre fin au pouvoir de Mahamane OUSMANE. L’on se souvient de comment Blaise COMPAORE du Burkina FASSO (pays membre de la CEDEAO) a quitté le pouvoir ? La liste des présidents démissionnaires n’est pas exhaustive, et la démission ou destitution du président figure en bonne place dans la Constitution des Etats-Unis. Est-ce un crime ? Allez en savoir plus au sujet de l’affaire Watergate qui a emporté Richard Nixon.
Bref, arrêtons-nous sur la lettre de Mahamadou ISSOUFOU, à lépoque président de l’Assemblée Nationale du Niger, au président de la Cour suprême, comme quoi un président incapable d’assumer ses fonctions est tolérable au Mali mais pas au Niger. Lisez !
Zénith Balé