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Mise en place du CNT : la classe politique et les autorités de la transition se regardent en chiens de faïence

Le conseil national de la transition (CNT) reste le dernier organe de la transition dont la mise en œuvre est très attendue. À l’instar des autres structures, sa création suscite inquiète et désarroi au sein de la classe jusque-là écarté par les militaires.Après la désignation du Président, du Vice-Président, et la nomination du Premier ministre et du Gouvernement de la transition, les regards sont tournés depuis quelques semaines vers la mise en place du Conseil national de la transition (CNT). Ce conseil conformément à la Charte qui le consacre jouera le rôle d’Assemblée nationale.

Pour sa constitution depuis quelques jours, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) est à pied d’œuvre. Mais le hic est la démarche solitaire entreprise par la junte décriée par la classe politique qui s’inquiète des conséquences de celle-ci.

en train de travailler unilatéralement pour la mise en place du Conseil national de la transition (CNT) organe législatif pendant la période intérimaire. Cette approche solitaire est décriée par des partis politiques qui s’inquiètent de ses conséquences.

Mais, selon des sources dignes de foi, en toute clandestinité, la junte est en train de jouer sa carte en faveur de Malick DIAW pour être à la tête du CNT. Selon un proche du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), les démarches sont en cours pour la mise en place de cette structure très attendue. Sans préciser la clé de répartition, il indique que le CNT sera dirigé par un militaire. « Je peux vous confirmer que Malick DIAW sera le Président de cet organe. Cela est déjà acté. Nous n’allons pas confier le CNT à un politique au détriment des autres», a-t-il soutenu.

Toutes ces actions sont menées sans la classe politique qui est allègrement mise à la touche.

A cet sujet, plusieurs responsables politiques ou de regroupements politiques nous ont témoigné n’avoir pas été consultés ou démarchés par les nouvelles autorités ou le CNSP pour la mise en place du Conseil national de la transition. Ils constatent la démarche solitaire de la junte. Or, des rencontres sont nécessaires autour de la composition de cette structure, surtout que la Charte de la transition qui prévoit sa création est muette sur la qualité des personnes devant y siéger, la clé de répartition, entre autres, soutiennent plusieurs de nos interlocuteurs.

« Malick DIAW nous avait contactés, il y a quelques jours, pour une rencontre sur la mise en place du Conseil national de la Transition. La réunion n’a pas pu se tenir parce que nous n’avons plus son retour sur le lieu et le jour de la réunion», nous a confié un membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD). Donc à ce stade, poursuit-il, le FSD n’est au courant de rien par rapport à la création du CNT.

Cependant, il affirme avec regret que le CNSP est en train de démarcher certaines personnalités et même des anciens députés pour faire le lobbying en faveur de Malick DIAW pour diriger le CNT. Sur cette éventualité qui se dessine, le FSD a des réserves. « Nous n’allons pas accepter que le Conseil national de la transition soit dirigé par un militaire. On n’est pas d’accord. Ça va faire une première qu’un militaire dirige une Assemblée nationale. Je pense que les questions de réformes sont des débats politiques et non militaires. Je pense qu’il est temps que les militaires laissent les politiques gérer les aspects les concernant », a-t-il déclaré.

A cet effet, le responsable du FSD s’inquiète de la mainmise des militaires sur l’administration. Cette situation, avertit-il, est un danger pour la démocratie malienne et même pour l’instauration de la sécurité dans le pays. « C’est un risque que l’administration soit envahie par les militaires », a-t-il ajouté.

Même son de cloche à la Coalition des forces patriotiques CoFoP. Son président Abdoulaye Amadou SY reconnaît certes l’échec de la classe politique dans la gouvernance du pays, mais cela ne justifie pas sa mise à l’écart.

« Le CNT sera comme une assemblée constituante attendue sur des réformes très importantes. A cet effet, il y a le risque que des responsables du CNSP désignent des membres de leur famille en chômage pour siéger à l’Assemblée nationale. Il nous faut des compétences capables de mener des vrais débats afin de nous permettre d’avancer », a indiqué le Président SY. A ce jour, il affirme également que leur regroupement n’a pas été consulté.

Quant au plaidoyer pour confier la présidence de l’Assemblée nationale au colonel Malick DIAW, il souligne que la CoFoP n’a pas de problème avec ce choix. Cependant, il s’inquiète que cette décision ne crée un autre problème avec la CEDEAO. Car, si le Président de l’Assemblée nationale qui doit remplacer le Président de la Transition, en cas d’empêchement, en ce moment il y a une éventualité qu’un militaire se retrouve à la tête de l’État. Or, c’est ce schéma qui a été rejeté par la CEDEAO.

De son côté, le RPM, la 1ere force politique du pays, est aussi victime de cette marginalisation. Son secrétaire général, Baber GANO, a fait remarquer que leur parti n’a été consulté pour aucune décision à propos de la transition. « Il n’y a aucun contact entre les nouvelles autorités et le RPM. On ne sait pas ce qui passe pour la mise en place du Conseil national de la transition. En aucun moment, nous n’avons été rapprochés pour la mise en place d’une structure de la transition », a déclaré Baber GANO.

De même la Codem et le regroupement SAP-FSD ont également affirmé ne pas consulté.

Par Sikou BAH

Source: Azalaï Express

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