En prélude à la Journée internationale de la liberté de presse, notre pays organise depuis lundi une Semaine nationale de la liberté de presse. C’est dans ce cadre que la Maison de la presse a accueilli hier une conférence sur le thème : « Médias et réconciliation ». Elle était animée par le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Choguel Kokala Maïga, et s’est déroulée en présence du représentant du ministre de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknane, et du parrain de la journée, Mahamane Hamèye Cissé.
D’entrée de jeu, Choguel Maïga a situé la Semaine nationale, ainsi célébrée, dans un contexte tout à fait particulier. En effet, l’actualité est dominée par la recherche de la paix à travers l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui a été paraphé par notre pays le 1er mars passé et qui sera signé le 15 mai prochain. L’accord en cours de signature est endossé par la communauté internationale et l’écrasante majorité du peuple malien, a-t-il rappelé.
Le thème de la conférence est d’une brûlante actualité, a relevé le ministre Maïga. Plus que tout autre corps de la société, les médias ont un rôle particulier à jouer dans le processus de la paix et de la réconciliation, a-t-il estimé. Il revient en effet aux médias de continuer le travail d’explication et d’interprétation afin que toutes les composantes de la société puissent comprendre le contenu de l’accord. Il leur revient également d’aider le peuple à avoir confiance en l’accord et au gouvernement qui a signé l’accord en son nom, car « la bataille pour la paix n’est pas que politique et diplomatique, elle est également médiatique ».
Le rôle de la presse est donc éminemment important dans le retour de la paix. La presse doit ainsi aider les Maliens à panser les plaies et organiser le vivre ensemble. Car, l’accord de paix n’aura de valeur que lorsque les Maliens se tourneront résolument vers l’avenir en se pardonnant, en s’acceptant mutuellement et en refusant que le traumatisme du passé hypothèque l’avenir, a expliqué Choguel K. Maïga.
Depuis un quart de siècle de pratique démocratique et de soubresauts sécuritaires, la presse a toujours été au devant de la scène, a souligné pour sa part Mahamane Hamèye Cissé. « Il y a certes eu des insuffisances et des excès au niveau de la presse, mais d’une matière générale, celle-ci mène à bien son rôle d’information et de sensibilisation », a-t-il jugé. Elle a déployé et continue de déployer d’énormes efforts par sa participation au processus de paix et de réconciliation nationale. Cependant, la presse est confrontée à des défis que le gouvernement doit prendre en compte pour qu’elle puisse mener à bien sa mission. Il s’agit de l’inaccessibilité à l’information, du problème de la sécurité dans la quête de l’information. En plus des problèmes d’équipement et de financement, a souligné Mahamane Hamèye Cissé.
Le gouvernement est conscient du rôle important de la presse dans le processus de mise en œuvre de l’accord. Pour cela, des efforts seront faits pour les accompagner, a assuré le porte-parole du gouvernement.
Aminata Dindi SISSOKO
source : L Essor