Nous l’annoncions la semaine passée, la gouvernance au sein de la Banque de Développement du Mali a évolué. L’établissement financière s’est doté de nouvelles règles de fonctionnement pour mettre fin à certaines confusions et améliorer ses performances. Le Pacte des actionnaires élaboré à cet effet et qui constitue la synthèse des préoccupations des actionnaires à propos de la gouvernance de la banque, régit désormais les principes et modalités de coopération des actionnaires ou groupe d’actionnaires avec la BDM S.A.
Ainsi, le pacte avait prévu la disparition du poste de président directeur général. Et les fonctions de président du Conseil d’administration (PCA) et de directeur général (DG) de la BDM S.A. sont dissociées. Le document précisait également que le PCA est choisi parmi les administrateurs désignés par l’Etat malien tandis que le DG est nommé par le Conseil d’administration sur proposition de l’Etat du Mali. En outre, deux directeurs généraux adjoints (DGA) sont nommés par le Conseil d’administration, dont un DGA parmi les candidats proposés par la BMCE-Bank.
Depuis, les choses semblent évoluées rapidement. C’est l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani qui dirigera le nouveau conseil d’administration de la BDM. Le poste de directeur général est occupé désormais par Amadou Sidibé qui est en terrain connu, puisqu’il assurait jusqu’à sa nomination, le poste de directeur du pôle financier et juridique de la banque. Il sera secondé par Mamadou Kondo, un ancien de la Banque malienne des crédits et des dépôts (BMCD), qui s’occupait de l’administration de la BDM depuis des années. La BMCE, l’actionnaire majoritaire marocain fournira donc un second DGA.
Ces nominations marque la fin de l’ère Abdoulaye Daffé qui a dirigé l’institution financière pendant 21 ans et dont le leadership a permis à la banque d’être la plus dynamique de notre pays ainsi la 4ème banque de l’espace Uemoa. On retiendra aussi dans son bilan, la formidable réponse de la BDM S.A. face à la crise économique internationale. Pour les économistes le plus avertis, Daffé a surtout réussi à impulser un nouvel élan à la banque à travers la recherche d’actionnaires dynamiques pour faire face aux difficultés de financement auxquelles la banque faisait face. Sous sa houlette, la banque s’est internationalisée et mène actuellement un nouveau processus d’expansion dont la mise en œuvre revient désormais à la BMCE-Bank.
Pour le nouveau directoire, il s’agira d’évoluer sur cette belle lancée. Explorer, connaître, voire anticiper puis satisfaire les besoins de l’ensemble de ses principaux partenaires. La banque doit également poursuivre la mise en place de structures et de technologies nécessaires à l’accompagnement de ses clients où qu’ils se situent géographiquement.
D. DJIRE
source : L Essor