La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a déploré ce lundi 20 juin que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix n’ait véritablement évolué 7 ans après sa signature. Le blocage incombe en grande partie, selon elle, à l’Etat qui manque de volonté politique de mettre en œuvre ce document.
Des responsables de la CMA étaient face à la presse pour faire le point de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, 7 ans après sa signature. Pour les conférenciers, difficile d’établir un bilan clair de la mise en œuvre de l’accord parce qu’il n’y a presque pas eu d’évolution.
« À ce stade, la signature de l’accord a permis de faire fin à la belligérance. La CMA n‘a jamais attaqué une position de l’armée nationale. Aussi, le document a permis de créer un cadre d’échanges entre les différents acteurs », a indiqué Attaye Ag Mohamed.
Hormis cette petite évolution, il a salué la mise en place des autorités intérimaires dont le processus a connu aussi de nombreuses lenteurs. Le dividende de la signature de l’accord pour la paix se fait toujours attendre, a déploré M. Attaye Ag Mohamed.
« Cette situation n’est pas dans l’intérêt de la nation et des groupes armés. C’est à d’autres qu’elle profite », a ajouté M. Mohamed Elmaouloud Ramadane.
Si, pour lui, les parties signatures ont des responsabilités dans l’absence de progrès de la mise en œuvre de l’accord, la grande responsabilité incombe à l’État.
« Il y a un problème réel de volonté politique de l’État de mettre en œuvre le document pour la paix. Rien ne manque, si ce n’est que ce problème », a affirmé Mohamed Elmaouloud Ramadane.
Pour autant, soutient Attaye Ag Mohamed, l’accord demeure une chance pour les acteurs qui veulent la paix. Donc, renoncer ou renier l’accord, dit-il, n’est pas à l’avantage du retour de la paix dans le pays.
« La CMA tient à l’application de l’accord parce qu’elle veut respecter ses engagements. Si on veut s’engager pour que les choses avancent, c’est parce qu’on veut respecter nos engagements. La mise en œuvre progressive crée les conditions de la paix», a précisé Attaye qui souligne par ailleurs que l’existence de leur coordination n’est pas liée à l’accord.
« Aucune force étrangère régulière ou irrégulière ne peut venir résoudre notre problème sans les nationaux. C’est pourquoi nous souhaitons que l’accord soit appliqué avec la constitution de l’armée reconstituée », a déclaré Attaye Ag Mohamed.
À cet effet, les conférenciers ont réaffirmé leur attachement au caractère laïc, républicain et démocratique du Mali, comme dans l’accord pour la paix.
Par ailleurs, la CMA a salué l’adoption de la loi électorale par le Conseil national de Transition (CNT), la version amendée, qui évite, selon elle, une violation de l’accord pour la paix et de la réconciliation nationale.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin