Paris – Face à la crise migratoire, les dirigeants africains doivent agir pour maintenir leur jeunesse sur leur sol, mais l’Europe doit davantage les aider, a estimé le président ivoirien Alassane Ouattara dans un entretien avec la chaîne TV5Monde diffusé samedi.
“Il faut régler le problème à la racine: nous, les responsables africains, nous devons prendre les mesures nécessaires par rapport à notre jeunesse”, a-t-il déclaré en marge du New York Forum Africa (NYFA) à Libreville au Gabon.
“Nous devons leur offrir des emplois, avoir des conditions de vie meilleures et faire en sorte que cette jeunesse s’épanouisse sur le continent”, a-t-il détaillé.
“Nous avons notre part, mais l’Occident, notamment l’Europe, doit apporter un soutien aux pays africains pour leur permettre de se développer”, a poursuivi le chef d’État, en regrettant que “l’aide au développement ait baissé” et que les entreprises européennes soient “timides” sur le continent africain.
Plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année, dont une grande majorité de réfugiés fuyant les conflits en Syrie ou en Irak, selon le Haut commissariat aux réfugiés.
Mais des Africains en quête d’une vie meilleure tentent aussi de rallier l’Europe à partir du Maroc ou de Libye notamment. Entre 80.000 et 120.000 migrants ouest-africains transiteront par le Niger en 2015 pour se rendre en Afrique du Nord avec l’Europe comme objectif final, selon l’ONU.
A l’approche de la conférence internationale sur l’environnement, COP21, à Paris en décembre, Alassane Ouattara a par ailleurs estimé que les pays développés devraient aussi aider l’Afrique à financer sa transition énergétique pour qu’elle “puisse se développer sans utiliser des énergies qui posent problème à l’environnement”.
Lors de la COP21, les représentants de 195 pays doivent négocier un accord mondial visant à freiner le réchauffement climatique de la planète. L’un des principaux sujets de discussion portera sur le partage des efforts entre pays développés, émetteurs historiques des gaz à effet de serre, et pays en développement et émergents.
Ces derniers réclament notamment que soit précisée la façon dont les pays industrialisés comptent arriver à verser les 100 milliards de dollars par an promis d’ici à 2020, afin de financer notamment leur basculement vers des énergies propres.
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