Moins d’une semaine après la mort tragique des deux journalistes français à Kidal (nord du Mali), un suspect a été identifié : il s’agit d’un touareg du nom de Bayes Ag Bokaro, qui serait lié à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Selon des sources sécuritaires locales et régionales, ce touareg serait le planificateur de l’enlèvement des deux reporters de RFI, survenu samedi dernier. En tout cas, les mêmes sources certifient que le véhicule qui a servi à l’enlèvement des deux journalistes lui appartient. Aussitôt, les autorités françaises ont été saisies. Selon une source malienne, il semble également que Bayes Ag Bakabo a, un certain moment, « fréquenté assidûment » AQMI.
Les enquêteurs pensent qu’il n’a pas agi seul. Mais l’identité de son complice n’a pas été divulguée. L’on sait seulement que ce dernier, selon des informations, « est de la famille de Hama Lamine Sall, de nationalité mauritanienne, et dont la mère est Touareg ». Autre rapprochement, Bayes Ag Bakabo serait de la « même tribu » d’Ambéry Ag Rhissa, leader du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et, curieusement, c’est avec ce responsable que les deux journalistes avaient planifié une interview. En lieu et place, ils ont été enlevés devant son domicile. Et, moins de deux heures plus tard, les reporters ont été exécutés, hors de Kidal.
D’après une source malienne, cette exécution pourrait être due à la panne du véhicule des ravisseurs. A l’origine, les deux journalistes devraient être livrés à une katiba (brigade islamiste) placée sous la responsabilité du touareg Abdelkrim el-Targui.
Par cet acte, Bayes Ag Bakabo,qui serait tombé en disgrâce devant le dernier leader djihadiste et dans AQMI, pourrait redorer son blason. Mais, la panne du véhicule et les militaires français à leurs trousses ont modifié le plan initial. El-Targui aurait donc ordonné que les deux reporters soient exécutés.