Un grand monsieur nous quitte. Lui aussi. Tel est l’ordre des choses. D’autant que ceux de sa cohorte d’âge s’inclineront de plus en plus devant la loi d’airain de “la nuque après le front” pour répéter le regretté Oumar Cissé cet autre éminent journaliste disparu. À l’appel du matin des noms vont manquer d plus en n plus: conjoints, camarades, ainés.
L’inéluctabilité du destin est pourtant un fait. La douleur de la perte d’un être cher en est un autre. Et Dieu sait si Ibrahim Famakan Coulibaly nous était cher. A nous et à d’autres. Qui ne l’aimait pas ? Qui pouvait résister à son contagieuse bonhomie ? Collègues de son âge, jeunes confrères dépositaires de l’avenir de la presse locale, donc de celui de notre démocratie, tout le monde l’aimait. lIbrahim aura tenté, sans jeter l’éponge un seul jour, de transmettre l’humilité qui l’a caractérisé et qui lui a valu le respect de la profession. Il aura été plus d’une fois sur le front de la médiation et du syndicalisme pour apaiser les conflits au sein de la presse ou entre la presse et d’autres corps. Il aimait à juste raison se proposer en exemple: quelqu’un qui a appris le métier à la force du poignet, par passion et par vocation. Il avait confiance de ses limites mais il avait encore plus foi dans l’aptitude humaine à se dépasser en apprenant tous les jours, chaque jour un peu plus. A sa famille nos condoléances les plus attristées.
A l’Ortm qu’il a servie ainsi qu’à ses autres employeurs, nos pensées émues. Et à lui-même nous disons :repose en paix, frère.