À Paris, IBK n’est plus en odeur de sainteté, lui qui, lors de la présidentielle passée -deuxième tour- a obtenu plus de 86 pour 100 des voix des Maliens de France. Pour cause : la politique de la famille d’abord, les contrats controversés de l’avion et des équipements militaires qui désespèrent chaque jour plus au gré des révélations.
Boubacar Touré, secrétaire à la communication du BPN-RPM, ancien député élu à Niono, et aujourd’hui chargé de mission à la présidence du Mali, comme indiqué sur sa carte de visite, était le 8 novembre 2014 à Saint-Denis près de Paris pour un meeting d’information et de soutien à l’action du président IBK. Il faut le reconnaître, Boubacar Touré est un orateur hors pair et un politicien pur jus. Mais, à l’évidence, il ne pouvait sérieusement rien défendre. La gestion du pouvoir par le Kankélétigui reste indéfendable.
Le choix de l’image
Les images parlent, reflètent un état d’esprit, les historiens de l’art le savent très bien. Sur l’affiche annonçant le meeting, on observe 5 Maliens anonymes (3 hommes et 2 femmes) soulevant au-dessus de la Tour Eiffel le drapeau malien. En bas, nous voyons IBK aux pieds de la Tour Eiffel.
Interprétation : Les Maliens ordinaires ont plus souci du Mali qu’ils le mettent au-dessus du symbole de Paris, la Tour Eiffel, alors que le président lui a son regard ailleurs comme si le Mali n’était pas son affaire. Mépris profond ou ingratitude suprême vis-à-vis du peuple malien.
Le poids des maux
Oui, Boubacar Touré dit Bou sait parler ; oui, il essaie de défendre son chef, son parti. Mais comment défendre le fait qu’en dépit de toutes les protestations la famille d’abord demeure au pouvoir ? Comment défendre que des ministres cités dans des malversations ne se soient pas démis ? Ou n’ont-ils pas été démis ? Comment justifier les monstrueuses et honteuses surfacturations ?
Bou avait une mission quasi impossible à tous points de vue. Il dira en gros comme réponse qu’IBK n’est ni de près ni de loin lié à ces magouilles, si à considérer qu’il y a eu magouilles effectivement, insistera-t-il à 3 reprises.
Dans la salle, il y avait ceux qui étaient venus pour comprendre, des patriotes qui avaient des interrogations auxquelles Bou ne pouvait apporter que des réponses d’attente et d’abnégation. Oui, nos dignes magistrats à l’honnêteté et à la probité reconnues mondialement doivent se prononcer d’abord et ensuite des ministres seront poursuivis, s’il y a eu faute réellement. Sérieusement, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ou c’est la charité qui se fout de l’hôpital ?
Au sortir du meeting, nous n’avons rencontré personne qui soit convaincue des réponses apportées par Bou. Mais, nous avons rencontré des gens au sein du RPM et de certains partis alliés qui, par calcul politique, étaient de l’applaudimètre ; ils dirent : «nous ne pouvons pas critiquer notre Chef en causerie collective».
Au fait, ils disent en privé vouloir se ménager un avenir. Les uns veulent des postes et les autres souhaitent obtenir des ATT-bougou. Ces partisans s’appellent nos amis qui nous veulent du mal. Que Dieu nous en protège !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
Source: Le Reporter