À Quelques mois de sa retraite, le directeur général des Douanes, Amadou Konaté, nommé en mai 2022 mène une croisade tous azimuts contre la contrebande. Une croisade sur médiatisée surtout.
Tout est dit sur les medias. Pour nombre d’observateurs, cette « opération mains propres » serait surtout une habile manœuvre destinée à retarder son départ à la retraite et à étouffer la course à sa succession. La question qui fâche : pourquoi nommer des quinquas à la veille du départ à la retraite dans un service aussi important comme la Douane?
Depuis plusieurs semaines, dans les coulisses, les probables prétendants se bousculent sans montrer
leur visage. Car, même les murs parlent. Personne n’ose se montrer à visage découvert. Toutefois, plusieurs cadres ont des ambitions pour faire autant sinon mieux que le vieux Konaté. Qui a du mérite, il faut le reconnaitre.
La bataille promet d’être âpre.
Mais le premier concerné n’entend pas rendre les armes aussi facilement. Qu’importe l’âge de la retraite. M. Konaté réputé proche du pouvoir multiplie les initiatives médiatiques pour convaincre qu’il est l’homme providentiel de la réforme douanière.
Ses partisans voient en lui « le profil idéal » pour mener à bien la modernisation de l’administration
douanière. L’argument fait mouche, mais il a ses limites.
Aucune institution ne saurait dépendre d’un seul homme ad vitam aeternam, c’est-à-dire pour la vie éternelle.
Les hommes passent, les institutions demeurent. Les
Douanes ne s’arrêteront pas avec le départ à la retraite de Amadou Konaté, martèlent ses détracteurs, qui réclament une alternance conforme à l’appel lancé par le président de la Transition, le général Assimi Goïta, en faveur de la promotion de la jeunesse à la tête des services publics.
La direction générale des Impôts en est l’illustration parfaite. Rajeunie ces derniers mois, elle est souvent
citée comme modèle. Là où le fisc a misé sur les jeunes cadres pour impulser un nouveau souffle, les Douanes restent verrouillées par une « génération d’hier » peu disposée à passer la main.
Or, le vivier existe : de nombreux inspecteurs, bardés d’expérience et de talent, n’attendent qu’un signe de confiance pour relever le défi.
La question qui fâche : pourquoi nommer des quinquas à la veille du départ à la retraite ?
Au-delà du cas Konaté, une interrogation persiste : à quoi bon nommer à la tête d’une structure un cadre
déjà proche de la retraite ?
Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 35 ans, la réponse semble aller de soi. Reste à savoir si la volonté politique suivra.
Ou peut-être que la « dernière manœuvre dilatoire » de l’actuel patron des Douanes retardera encore l’inéluctable passage de témoin?
Flani SORA
Source : Notre voie