Mais Diantre ! Pourquoi l’ex-médiateur algérien insiste-t-il donc à vouloir remettre sur la table son document préféré au lieu de nous laisser faire notre sale guerre aux terroristes qui ont déjà agi chez elle en 89-90, avant de s’implanter chez nous et y semer désordre et chaos dans nos localités paisibles aux bonnes âmes pacifiques et travailleuses ? L’histoire des relations entre les autorités maliennes et la rébellion touarègue est marquée par des tentatives de paix qui ont souvent échoué en raison de divergences sur les attentes et de la situation sécuritaire au Mali. C’est en 1989 que les Touaregs maliens se considérèrent prêts à agir, et décidèrent de lancer le compte à rebours du déclenchement des hostilités. Le contexte était favorable, les réseaux étaient opérationnels, et les combattants bien formés n’attendaient plus qu’un signal. L’histoire se répète et bégaie avec les mêmes surannés accords et traités signés entre les autorités maliennes et la rébellion touarègue. Dans la complexité des mots ces textes d’une page, 6 pages ou plus n’ont pas pu résoudre plus de trois décennies d’une crise qui n’en paraît vraiment pas une au vrai sens du mot. Voici un aperçu des principaux événements et accords. Une chronologie qui va de l’occupation coloniale française du nord du Mali à la période de tensions actuelle.
Juillet 1891 : la colonie du Soudan français est érigée en grande partie sur le territoire de l’actuel Mali ; décembre 1893 : les troupes françaises occupent Tombouctou, mais se heurtent à une forte résistance dans la ville et ses environs ; 1911 : les troupes françaises écrasent la révolte des Kel Ataram à Ménaka ; 1913-14 : une grave sécheresse frappe le nord du pays, aggrave la pauvreté dans les régions peuplées par les Touaregs et provoque un mécontentement croissant ; 1914-17 : Firhoun – chef suprême élu ou aménokal des Kel Ataram à Ménaka – et Kawsanag Kedda, responsable du siège d’Agadez sur le territoire actuel du nord du Niger, mènent des révoltes contre les Français. Ces deux révoltes sont réprimées par les Français qui ont obtenu le soutien des confédérations touarègues rivales et des Arabes. Les rebelles font l’objet de lourdes représailles ; 1962-64 : dans le Nord, la première rébellion touareg, ou rébellion des Fellaghas, est lancée depuis la région de Kidal et est violemment réprimée. Les troupes gouvernementales ciblent les communautés touaregs, éliminent le bétail et empoisonnent les puits. La guerre provoque un exode massif des Touaregs vers l’Algérie et d’autres pays voisins. Le renforcement des restrictions militaires par le gouvernement se poursuit dans le Nord ; 1972-73 : le Mali est frappé par une forte sécheresse qui a un impact dévastateur sur le Nord et entraîne une nouvelle vague de migrations vers les centres urbains et les pays voisins du Mali. Des rapports font par la suite état d’importants détournements de nourriture par les autorités ; 1984-85 : la pire sécheresse qu’ait connue le pays en dix ans a de très importantes conséquences pour les communautés pastorales et l’économie rurale du Nord ; 1988 : Création du Mouvement populaire de l’Arawak (Mpa) en Lybie qui est dirigé par IAD Ag Ghali ; mai 1990 : les Touaregs du nord du Niger attaquent Tchintabaradene. De lourdes représailles militaires s’ensuivent qui provoqueront la mort de centaines de Touaregs ; juin 1990 : la rébellion touareg débute par l’attaque de la prison et de la garnison de Ménaka. Les violences généralisées provoquent un nouvel exode des populations civiles ; juillet-août 1990 : des opérations militaires sont lancées dans le Nord, tout particulièrement autour de Gao ; 6 janvier 1991 : l’accord de paix négocié par l’Algérie à Tamanrasset dans le sud du pays prévoit la décentralisation du Nord et la réintégration des troupes touarègues, mais les violences se poursuivent dans certaines régions du Nord. Cet Accord fait suite à la rébellion de 1990 et visait à mettre fin aux combats et à intégrer des représentants touaregs au sein des institutions politiques maliennes ; 11 avril 1992 : le Pacte national est signé par le gouvernement et un groupe de coordination des rebelles Touaregs est créé. Le Pacte prévoit la régénération économique du Nord, des initiatives de réconciliation nationale, la décentralisation et l’intégration des Touaregs au sein de structures militaires et civiles ; mai 1994 : malgré une série d’initiatives de paix au niveau local et national, les tensions s’aggravent dans le Nord, en particulier entre les communautés sédentaires Songhai, les Touaregs et les Arabes. Elles ont pour résultat la formation du Mouvement patriotique Ganda Koi (Mpgk) malien des miliciens Songhaï. (Ganda Koi – «maîtres de la terre» en songhaï) ; janvier 1995 : les accords de Bourem sont signés par le Mpgk et le Front populaire pour la libération de l’Azawad (Fpla), principalement composé de Touaregs. Ils marquent une percée significative en désamorçant les tensions ethniques. En 1996, un nouvel accord a été signé, renforçant la décentralisation et accordant une certaine autonomie aux régions du Nord, bien que les garanties restent limitées ; 27 mars 1996 : la cérémonie de la Flamme de la paix est organisée à Tombouctou, alors que des centaines d’armes à feu sont détruites et que les mouvements touaregs armés et le Mpgk sont officiellement dissous et intégrés dans l’armée ; avril 2005 : le décret introduisant l’Agence de développement du Nord Mali (Adn) est promulgué : il donne la priorité à l’investissement et au développement dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal ; avril 2006 : le colonel Mouammar Kadhafi, le leader libyen, fait partie des invités d’honneur du festival du Maouloud de Tombouctou, qui commémore la naissance du prophète Mohammed.
Cette visite fait l’objet de critiques des Maliens qui accusent M. Kadhafi d’avoir soutenu les révoltes touarègues ; mai 2006 : les garnisons de Kidal et Ménaka sont attaquées par le nouveau mouvement rebelle, l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai (Adc) ; 4 juillet 2006 : les accords d’Alger sont signés par le gouvernement et l’Adc, l’accord de paix porte principalement sur la sécurité et la croissance économique à Kidal, la huitième région du Mali et la plus éloignée de la capitale ; en 2007, un autre accord a été signé et qui comporte des programmes de développement et une plus grande reconnaissance des droits des Touaregs, mais il a été entravé par un manque d’implémentation ; mai 2007 : les violences continuent après le rejet par l’Alliance Touareg Niger-Mali (Atnm) des accords d’Alger. L’Atnm poursuit ses opérations dans le Nord, attaquant des garnisons et enlevant des soldats placés sous le commandement d’Ibrahim Ag Bahanga ; novembre 2007 : l’ancien chef touareg Iyad Ag Ghali rejoint le consulat malien de Djedda, en Arabie saoudite ; février 2009 : le gouvernement mène avec succès une contre-insurrection dans le Nord. Celle-ci se traduit notamment par le démantèlement des bases militaires rebelles, mais elle engendre une forte hostilité de certaines communautés touarègues, qui se plaignent d’être maltraités par les troupes gouvernementales ; février 2009 : la cérémonie de paix de Kidal inclut la remise de centaines d’armes par les rebelles touaregs et de nouveaux aménagements pour leur intégration au sein des forces armées, mais les combattants de Bahanga ne participent pas au processus de paix ; novembre 2010 : une rencontre est organisée à Tombouctou : elle accueille principalement des Touaregs du Nord et se conclut par la création du Mouvement national de l’Azawad (Mna) qui rejette les violences, mais appelle à un élan de solidarité des Azawadis installés au Mali et à l’étranger ; février 2011 : ATT annonce un nouveau grand programme pour le Nord qui «proposera des solutions urgentes pour le rétablissement de la paix et de la sécurité», et aidera les jeunes «à trouver du travail et à échapper aux activités illicites et dangereuses» ; août 2011 : six mois après la cérémonie de Kidal, ATT lance le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord-Mali (Pspdn) doté d’un budget de 32 milliards de francs Cfa (environ 65 millions de dollars), qui met l’accent sur les projets liés à la sécurité, au développement, aux femmes, aux jeunes et à la génération de revenus. Le programme a reçu le soutien de l’Union européenne (UE), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et d’autres bailleurs de fonds. Le programme est dirigé par Mohamed Ag Erlaf, un Touareg originaire de Kidal ; août 2011 : l’arrivée sur le territoire malien de Touaregs lourdement armés est signalée. Ils arrivent de Lybie via l’Algérie et le Niger ; 26 août 2011 : Ibrahim Ag Bahanga, chef de l’Antm, trouve la mort dans un accident de voiture. Bahanga était soupçonné d’avoir été fortement impliqué dans le recrutement de combattants touaregs en Lybie ; 16 octobre 2011 : le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) est créé. Le Mouvement national de l’Azawad (Mna) fusionne avec l’Atnm, un mouvement plus intransigeant. Le principal objectif de ce nouveau mouvement est de «sortir le peuple de l’Azawad de l’occupation illégale du territoire azawadien par le Mali» ; novembre 2011 : une organisation de la société civile de Gao met en garde contre l’aggravation des problèmes de sécurité dans la région ; janvier 2012 : le Mnla accuse le gouvernement de provocation militaire et de ne pas avoir satisfait une série de promesses, et lance des attaques rebelles sur Ménaka plus au nord. Le mouvement indique que son objectif est «d’obtenir la paix et la justice pour la communauté de l’Azawad» et «la stabilité» ; 17-31 janvier 2012 : après des attaques menées initialement par les rebelles sur Ménaka, de nouveaux combats sont signalés dans d’autres régions du Nord, y compris Ageul-hoc, Tessalit, Léré, Andéramboukane et Nianfunké. Des rapports contradictoires évoquent les succès et pertes militaires de l’armée malienne et du Mnla, mais l’armée gouvernementale a indiqué avoir perdu du terrain. Des organisations des droits de l’homme, y compris Amnesty International, condamnent la gestion de la guerre par le gouvernement et l’utilisation d’hélicoptères de l’armée contre des cibles civiles. D’autres rapports font état de massacres de troupes gouvernementales à Aguel-hoc après la prise de la ville par le Mnla, alimentant les rumeurs d’une alliance entre le Mnla et des musulmans salafistes extrémistes ; 2 février 2012 : des discussions s’ouvrent à Alger entre le gouvernement malien et les représentants de l’ancien mouvement rebelle touareg, l’Adc. Elles se concluent deux jours plus tard par un appel à la paix qui n’est pas jugé pertinent par le Mnla ; 3-4 février 2012 : des rapports font état d’une offensive des rebelles sur la ville de Kidal ; 7 février 2012 : la population abandonne Tessalit plus au nord, alors que des rapports indiquent que les rebelles assiègent la ville ; 8 février 2012 : Les rebelles prennent Tinzawaten plus au nord ; 17 février 2012 : le Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (Hcr) estime qu’environ 44.000 réfugiés ont fui vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie. Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se rencontrent à Abuja, la capitale du Nigéria, et expriment leurs inquiétudes à propos de la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire au Mali. Ils condamnent la rébellion du Mnla et apporte un soutien sans réserve aux efforts déployés par le Mali pour défendre l’intégrité de son territoire ; 18 février 2012 : le Mnla attaque Hombori, une ville située sur la route principale entre Mopti et Gao ; les rebelles réfutent les accusations du gouvernement qui les accuse du meurtre d’un chef militaire de la région ; 21 février 2012 : une commission gouvernementale établit un rapport sur Aguel-hoc et confirme les meurtres de soldats de l’armée gouvernementale par des combattants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui collaborent avec le Mnla. Le Mnla a catégoriquement contesté le rapport ; 26 février 2012 : Le Collectif des ressortissants du nord Mali (Coren) se réunit à Bamako et adopte un plan d’action visant à restaurer le contrôle de l’État dans le Nord, insistant sur la nécessité de protéger les populations menacées ; 10 mars 2012 : Les chefs spirituels du Mali publient un appel commun à la paix et au dialogue ; 10-11 mars 2012 : le Mnla prend le contrôle de Tessalit, à proximité de la frontière algérienne, alors que les militaires maliens évoquent un «retrait stratégique» ; 13 mars 2012 : l’ancien chef touareg Iyad Ag Ghali envoie une vidéo proclamant que le mouvement Ansar Dine, mentionné pour la première fois en décembre 2011, a joué un rôle clé dans le conflit, mais qu’il se bat pour l’imposition de la charia et contre l’indépendance de l’Azawad ; 15 mars 2012 : dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro, ATT indique que la rébellion est une conséquence de la fin du conflit libyen et accuse Aqmi de soutenir la rébellion. Selon ATT, le gouvernement est ouvert au dialogue, mais refuse toute partition du Mali ; 22 mars : Le Mnla réaffirme son objectif d’obtenir l’indépendance de l’Azawad ; 30 mars 2012 : les rebelles prennent le contrôle de Kidal, la capitale de la région la plus au nord du Mali, après des affrontements dans les bases militaires à l’extérieur de la ville. Des témoins confirment la présence de combattants du Mnla et d’Ansar Dine ; 31 mars 2012 : le Mnla confirme la prise de Gao ; les leaders musulmans et chrétiens ont lancé un appel à la paix lors d’un grand rassemblement qui a réuni 25.000 personnes dans un stade de Bamako, exhortant les dirigeants maliens et les chefs d’État régionaux à travailler pour établir le dialogue. 1er avril 2012 : des rapports de Tombouctou signalent la prise de contrôle d’Ansar Dine sur le Mnla et la traque des combattants du Mnla…
Le pic de cette rébellion est donc l’année 2012, quand la situation a dégénéré avec le contrôle de plusieurs régions du Nord Mali, conduisant au coup d’État militaire du 22 mars 2012. Question : où était le médiateur algérien quand tous ces faits se passaient sous ses yeux ? Qu’en pensait-il ? Qu’a-t-il daigné faire ?
Après les accords de Ouaga du 18.juin 2013, l’accord de 2015 va repasser la main à la médiation algérienne. Cet accord sera conçu pour résoudre les conflits entre le gouvernement malien et les groupes armés, en incluant des dispositions pour une plus grande autonomie et des programmes de développement dans le Nord du pays. Cependant, pour sa mise en œuvre les défis présents se sont accumulés jusqu’à la reprise de Kidal en décembre 2023. Bien que les accords de Tamanrasset, Alger 1 et Alger 2 et Ouaga aient été signés, leur mise en œuvre a rencontré de nombreux défis, y compris le manque de confiance entre les parties, l’insécurité persistante et la fragmentation des mouvements touaregs. Aujourd’hui, il n’y a plus d’accords formels établis depuis le 25 janvier 2024. Le dialogue inter-Maliens les a tous supplantés. Et en ces temps ardus de guerre, sans répit, il est essentiel de noter que la rébellion touarègue a beau se camoufler sous l’habillage de terroristes il n’y aura jamais d’Etat Azawad qui va émerger au Mali. De 1960 à 2024.
Après avoir traversé une décennie de violence durant les années 1990, connue sous le nom de la “décennie noire”, l’Algérie a acquis de l’expérience dans la lutte contre le terrorisme, mais cette expérience elle ne la pas partagée avec le Mali ni avec le Burkina-Faso ou le Niger. Elle a plutôt misé sur ses efforts régionaux et internationaux de partition et de déstabilisation du Grand Sahel en hébergeant toutes sortes de mouvements de rébellions alliés à des groupes terroristes pour contrer les troupes des armées régulières à la poursuite des groupes armés terroristes, en particulier dans le contexte des missions internationales (Minusma, Serval, Barkhane) et des renversements de régimes pour mieux renforcer ses positions au plan local. Ainsi, de janvier 2024 jusqu’en fin juillet 2024, l’Algérie continue de jouer un rôle dans les dynamiques géopolitiques en cours dans le Sahel, tout en participant démagogiquement aux efforts dits de médiation alors qu’elle est en pleine promotion de la coopération de tous les terrestres dans son giron et sous son contrôle pour un assaut final qui était prévu en août et septembre 2024.
Les Fama ont compris les motivations algériennes à entretenir une crise qui n’en finit plus de revenir et revêtir de nouvelles formes avec des armements toujours plus sophistiqués. C’est dire que la lutte contre le terrorisme transfrontalier et les défis sécuritaires dans le Sahel vont de paire avec les préparatifs algériens contre la Libye et le Maroc en même temps. L’Algérie reste donc le mal à extirper des acteurs clés appelés à résoudre la crise sécuritaire dans la région, parce que trop impliquée dans diverses péripéties qui ont vu ces crises et ces accords signés pour la paix prendre de l’eau partout.
À partir de là, on peut parler de fin d’époque et de la néo colonisation française sous protection américaine. L’Algérie a donc beau renforcer sa doctrine de sécurité nationale, notamment en raison de son propre passé de violence et de guerre civile, jamais elle ne pourra se démentir qu’elle n’est pas un État terroriste à la solde d’État voyous aussi filous qu’elle.
Une surveillance accrue des frontières est exigée aux Fama avec la situation nouvelle engendrée par l’apparition des militaires ukrainiens sur la scène du théâtre des opérations au nord du Mali, tout en s’engageant au plan diplomatique avec les officiels pour défendre les efforts des autorités de la Transition. Après la France et ses œuvres maléfiques et funestes au Mali, les pays de l’AES ont à faire face aux alliés de l’Otan dans la sous région. Le temps est venu d’accorder nos violons, d’aller tous au front, résolus de mourir pour l’Afrique et pour toi Mali, debout sur les remparts.
Terrorisme international
Dans l’attente d’une suite à donner aux menaces algériennes, il est aussi temps d’équilibrer la défense de sa souveraineté, d’amplifier la lutte contre le terrorisme et d’ajuster la recherche de solutions pacifiques aux trois critères qui président aux relations du Mali kura avec tout pays désireux de coopérer avec l’Etat malien. Sans faire fi ni des apports en capitaux d’autres pays amis ni rechigner à dire la vérité avec fermeté aux États qui nous lancent des défis complexes dans un environnement régional instable. Il est important aussi de clarifier notre position avec l’Algérie et la Mauritanie qui nient ne pas soutenir les groupes terroristes qui agissent au Mali. Mais nous savons tous que ces deux pays sont impliqués jusqu’au cou dans les efforts déployés pour faciliter aux groupes armés terroristes toute assistance logistique, sanitaire, humanitaire et des renseignements précieux. Dès lors comment lutter contre le terrorisme international en étant seuls contre tous ?
Les gouvernements algérien et mauritanien doivent se prononcer ouvertement et officiellement sur les événements de Tinzawatène et de Yélimané ; les États de l’AES doivent prendre des mesures énergiques contre ces maudits-maison qui jouent avec le feu quand les Fama meurent pour la Patrie au front et renforcer la sécurité intérieure le long de leurs frontières ; les États de la Cedeao doivent reconnaître la Confédération AES s’ils tiennent réellement à la stabilité dans leurs pays puisque celle de l’AES est essentielle à leur sécurité nationale ; la communauté internationale doit prendre conscience que la déstabilisation au Mali, au Niger et au Burkina, obtenue par quelque moyen que ce soit, peut avoir des effets d’entraînement dans le monde, exacerbant ainsi les menaces sous régionales liées au terrorisme.
Par conséquent, l’objectif de l’Onu doit être de promouvoir la paix et la stabilité, plutôt que de soutenir des projets de résolutions visant à inverser les rôles, les terroristes tués passant pour être des populations civiles victimes des frappes des Fama et non les populations maliennes prises pour des proies faciles données à des chiens enragés appelés terroristes ou djihadistes.
L’Algérie surnommée «médiateur attitré du conflit malien», est désormais discréditée. Car «à chaque fois, on accourt vers elle et c’est le même résultat : aucun […]. L’Algérie a le plus été impliquée dans la résolution de la crise malienne et n’a jamais pu trouver de solutions» (Cettour-Rose 2014, cité par Abdoul Sogodogo, Faculté des sciences administratives et politiques – Fsap, Université des sciences juridiques et politiques de Bamako – Usjpb). Notre compatriote en déduit qu’«à la place ou en complément du modèle algérien, la médiation pour le règlement du conflit complexe du Mali doit être fondée «non plus sur la contrainte, mais sur le consentement» et la participation des communautés et surtout de toutes les forces vives du Mali pour la reconstruction du vivre ensemble dans la vision d’un avenir mutuellement supportable pour toutes les communautés, y compris les minorités ethniques ou religieuses». En définitive, dira-t-il, «il s’agit bien d’une médiation transformative qui, en plus du processus politique, intègre l’approche ascendante, bottom up. Un tel processus de médiation doit être mené par des acteurs non étatiques qui peuvent dépolitiser le conflit et instaurer une communication saine pour parvenir à des solutions admissibles par tous».
Khaly-Moustapha LEYE
Source: L’Aube