L’Essor : Quel sentiment vous anime après la qualification des Aigles Dames en finale, une première pour le football féminin du Mali ?
Me Famakan Dembélé : C’est un sentiment de joie et de fierté qui m’anime aujourd’hui. Je suis un président comblé de voir la qualification brillante de mes enfants à la finale. Je remercie Dieu, en plus, ces enfants ont organisé une fête spéciale pour célébrer mon anniversaire, juste après la rencontre. Je suis très content et très fier des filles. Permettez-moi de faire une mention spéciale à l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) pour avoir mis une journaliste (Djènèba Bagayoko, ndlr) à notre disposition et pour sa couverture médiatique de l’événement. Mes sincères remerciements au directeur général de l’Amap.
L’Essor : Avant le début du tournoi, est-ce que vous vous attendiez à voir la sélection atteindre la finale ?
Me Famakan Dembélé : Avant le début du tournoi, psychologiquement, je m’étais préparé à voir ces enfants en finale. J’ai eu la chance d’assister à toutes les rencontres de préparation de ces braves filles à travers notamment les matches amicaux qu’elles ont disputés. J’ai également pu voir plusieurs joueuses lors des matches du championnat national. Je rappelle, à cette occasion, que le Mali est la seule nation de la Zone qui organise un championnat national de foot féminin. Tout cela m’a donné confiance et j’avoue que j’étais optimiste avant même de venir ici.
L’Essor : Vous avez assisté à tous les matches des filles. Selon vous, quelle est la force de cette équipe et qu’est-ce qui vous plaît dans le groupe ?
Me Famakan Dembélé : La force de cette équipe, c’est la discipline. Depuis mon arrivée à la tête de la commission du football féminin, j’ai engagé, avec le staff, une croisade contre l’indiscipline au sein des sélections nationales. Dans tout groupe, il faut la discipline si l’on veut obtenir des résultats. J’ai pu bâtir, avec le staff technique, une équipe disciplinée, où il y a la cohésion et surtout l’entente. C’est la vraie force de cette équipe nationale.
L’Essor : Dès votre arrivée à la tête de la commission du football féminin, vous avez annoncé que votre ambition est d’amener les filles à un niveau qu’elles n’ont jamais atteint. Peut-on dire que vous avez déjà gagné ce pari ?
Me Famakan Dembélé : Le pari n’est pas totalement gagné, mais nous sommes en voie d’atteindre certains de nos objectifs parce que ça commence par le tournoi UFOA. Si Dieu nous donne longue vie et la chance d’amener ce trophée le lundi 9 mars à Bamako, on pourra parler de mission accomplie. Mais cela ne veut pas dire que le travail est fini, loin s’en faut.
Après, il y a les éliminatoires de la CAN, c’est notre objectif majeur cette année. Il faut se qualifier pour la phase finale et aller plus loin que lors de la dernière édition, c’est-à-dire terminer au moins parmi les trois premières nations d’Afrique.
L’Essor : Il reste une dernière étape à franchir pour soulever le premier trophée de l’histoire de notre football féminin. Il s’agit du Sénégal. Comment voyez-vous cette confrontation ?
Me Famakan Dembélé : Je suis optimiste pour la suite des événements. Sans minimiser le Sénégal, je pense que les filles ont toutes les cartes en main pour aller au bout de leur rêve. En plus, elles sont habituées au gazon synthétique du stade de Makéni où se sont déroulés les trois derniers matches du Mali.
Le Sénégal est resté à Bo où il n y a pas de gazon synthétique. Je pense que c’est un détail important et j’espère, surtout que ce facteur aidera le Mali dans sa tâche. Je demande à toutes les Maliennes et à tous les Maliens de faire des bénédictions pour les filles qui sont très motivées et qui n’ont qu’un seul mot à la bouche : offrir à leur pays le trophée de cette première édition du tournoi UFOA. Je rêve déjà de voir les supporters célébrer les Aigles Dames, le lundi 9 mars à l’Aéroport international président Modibo Keïta-Sénou (rires).
Interview réalisée par D. B.
Source : L’ESSOR