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Mariétou Mariette Dicko : Le combat pour les étoffes africaines

Mariétou Mariette Dicko est une créatrice de mode malienne à succès. Sa réussite lui a valu d’être nommée ambassadrice des textiles et de la mode par le ministère en charge de l’Artisanat, depuis 2008. Mariétou Mariette Dicko est une artiste accomplie, maîtrisant tous les domaines de la création : depuis le filage du coton, savoir-faire transmis par sa grand-mère, jusqu’à la couture grâce à sa mère, en passant par la broderie et le tricotage, appris à l’école des bonnes sœurs où elle était scolarisée.

 

La styliste au talent reconnu au-delà de nos frontières fait de la valorisation de nos tissus traditionnels son cheval de bataille. Fondatrice de la marque “Traditions Mode Africaine” depuis avril 2000 et du salon de coiffure et esthétique “Renée Coiffure” au Mali, Mariétou Mariette Dicko est, aussi, la présidente du projet culturel “MADI” (Mode arts développement international). Commerciale de formation, elle devrait faire carrière dans le milieu des assurances et de la gestion des supermarchés.

Parfaite bilingue (Français et Anglais), Mariétou Mariete Dicko a été fonctionnaire des Nations unies, pendant 16 ans, au Mali puis en France. Elle est, depuis 2000, consultée par le ministère de la Culture et de l’Artisanat du Mali pour l’organisation des foires et salons à l’international. Et, justement, pour la réussite des événements, dans ce secteur, elle propose un style tradi-moderne en décoration pour les stands des salons, foires et autres expositions et bureaux.

Elle a fait ses débuts dans la couture à l’âge de 17 ans, afin d’aider financièrement sa famille, tout en poursuivant ses études. Une fois diplômée, elle a travaillé dans les assurances, ainsi que pour une compagnie pétrolière. Sa carrière a également été marquée par 16 années passées aux Nations unies, dans les agences de l’Unesco et de l’Unicef. C’est en 2000 qu’elle a fait le choix de revenir à sa passion, la mode, en présentant son premier défilé de mode à Bamako. En créant ainsi sa griffe : Traditions Mode Africaine, elle a rendu hommage à sa grand-mère qui lui a donné la passion des étoffes maliennes. Parallèlement, désirant promouvoir la culture malienne à l’international, elle a monté le projet culturel MADI.

Il y a des péripéties incroyables dans ce projet de galerie. En 2004, elle l’a proposé au ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah, à l’époque. « Ce dernier a aussitôt compris son opportunité. Il m’a aidée à le réaliser, en collaboration avec la collectivité de Montreuil », dit Mariétou. « La réalisation de cette galerie a permis de balayer tous les a priori qu’on se faisait sur notre artisanat. Nos deux usines, Comatex et Batexi, ont montré, aussi, un intérêt pour le projet », souligne-t-elle.

VISIBILITE – La galerie a été une aubaine, une opportunité pour de nombreux compatriotes qui ont pu y exposer. La galerie a permis également à la mode malienne d’être plus visible. « Il est temps que le Mali s’impose côté mode, sur le plan international, surtout à Paris et pourquoi pas à Milan (Italie), Londres (Grande-Bretagne) en Allemagne à Dusserldorf où ont lieu de grands défilés de mode. Notre pays aussi a pu fêter, en 2010, la fête de l’artisanat à Bonn », dit Mariéto.

Rien d’étonnant alors qu’elle soit consacrée par le ministère en charge de l’Artisanat ambassadrice des textiles et de la mode. Ce nouveau statut lui a donné l’opportunité de voyager dans différents pays, pour représenter l’artisanat de son pays en participant à des salons internationaux. Dans ces lieux d’expression et d’échanges, elle a animé des conférences, notamment sur le thème des femmes chefs d’entreprise dans l’artisanat et dans l’agriculture, avec la culture du coton.

Ces déplacements à l’étranger sont, aussi, l’occasion d’exporter l’artisanat malien, symbole de la culture du pays. Grâce aux ventes générées lors de ces événements, elle apporte son soutien à l’économie locale. En effet, selon elle, le Mali se développera par son textile.

Poursuivant son objectif d’exporter en représentant au mieux la culture malienne, elle est, récemment, devenue l’ambassadrice du Mali à l’Organisation mondiale de la gastronomie.

Depuis quelques années, elle a décidé de se battre pour « la promotion de l’étoffe africaine ». Car, pour elle, la sauvegarde des droits économiques et culturels passe par là. « Les étoffes africaines, diverses et riches, naturelles et artisanales, industrielles et chimiques, avec des motifs ancestraux ou créatifs doivent être et rester africaines », explique-t-elle. « Nos étoffes africaines doivent être fabriquées, portées, et utilisées, tout d’abord, par les Africaines en tous lieux, en toutes circonstances et au quotidien pour soutenir le développement économique effectif de nos pays africains et de notre continent », plaide Mariétou.

Toutes ces étoffes africaines peuvent être utilisées comme vêtements.
Selon notre interlocutrice, le rôle des métiers de la mode est de propulser, sur le plan économique, les étoffes en confectionnant dans différents styles modernes, tradi-modernes ou traditionnels. « Il est, donc, essentiel de suggérer des styles convenant aux autres cultures dans nos étoffes. Utiliser des mélanges d’étoffes traditionnelles africaines est importante pour prouver la réussite du brassage culturel. Maintenir l’authenticité des styles africains dans les créations protège notre identité culturelle », argumente la styliste.

Toutes ces étoffes peuvent être utilisées dans la décoration : les tentures, la literie, l’art de table, les objets de décoration, au goût de tous de différentes cultures.

Pour elle, il faut un véritable plan de développement des étoffes africaines avec des politiques de promotion. Toute chose qui permettra de donner une visibilité élargie et ainsi faire évoluer les mentalités. Elle propose « de porter régulièrement nos vêtements pendant toutes les rencontres africaines, de décorer nos salles de réunions avec nos étoffes, d’habiller nos hôtesses avec les étoffes ».

Il faudrait, aussi, penser à l’instauration d’une exposition-vente des étoffes africaines pendant toutes les rencontres dans les pays africains et à l’extérieur du continent africain, de créer des espaces d’expressions des étoffes africaines, systématiquement, à travers les foires, salons et expositions.

L’organisation de conférences-débats et de défilés de mode autour des étoffes africaines dans les grandes écoles et universités avec des élèves/étudiants est pédagogique et ludique.

Pour Mariétou, « nous devons nous habiller dans nos étoffes, dans tous les lieux ainsi que les écoles. Quant aux célébrités, comme les grands artistes et autres intellectuels, sportifs, leaders politiques et d’opinions, ils constituent les meilleurs ambassadeurs des étoffes ».

YD

Source : (AMAP)

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