Une étude institutionnelle pour l’élaboration d’une loi-cadre sur le droit à l’alimentation et à l’eau révèle que, selon les données de l’enquête de suivi et d’évaluation de la malnutrition (SMART) 2023, la prévalence de la malnutrition aigüe globale (MAG) observée est de 11,1% et celle de la malnutrition aigüe sévère (MAS) de 2,1 % ; des chiffres qui mettent globalement le Mali en situation préoccupante selon la classification de l’OMS de 2018.
Le rapport de l’étude précise que les prévalences de la MAG observées au niveau régional oscillent entre 8,2% dans la région de Sikasso et 19,4% dans le cercle de Ménaka. « En revanche les prévalences régionales de la MAS varient entre 1,1% dans la région de Sikasso et 4,5% dans le cercle de Ménaka. La région de Ménaka est la zone la plus affectée par la MAS (4,5%) suivie des régions de Tombouctou et Kidal avec un taux de 2,3%. La région de Ménaka est aussi la plus affectée par la forme modérée (14,9%) suivie des régions de Gao (13,5%), Kayes et Koulikoro avec 10,4% chacune », peut-on lire dans ledit document.
De même, il ressort de l’étude que les résultats de l’Enquête nationale de Sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN) 2023 au deuxième passage, la distribution des classes de sécurité alimentaire au niveau national estiment que 42,6% des ménages sont en sécurité alimentaire ; 39,9% des ménages sont en insécurité alimentaire légère ; 16,5% des ménages sont modérément en insécurité alimentaire et 1% des ménages sont en insécurité alimentaire sévère.
Selon l’enquête, en 2023 au Mali, 87.8% des ménages ont accès à l’eau potable. « Ce taux d’accès est faible au niveau des régions de Kidal (24.9%), Ségou (26.3%) et Ménaka (58.1%). En termes de temps mis pour accéder à la source d’eau, les ménages pour lesquels le point d’eau se trouve dans la maison/ concession représentent 36,2%. Aussi, 49,3% des ménages font moins d’une demi-heure (aller/retour + temps d’attente sur place) pour aller chercher de l’eau de boisson. Ce temps est compris entre une demi-heure et une heure pour 10,6% des ménages. Toutefois, des ménages mettent entre une heure et demie à deux heures et plus dans les cercles de Tin-Essako (22,2%), Achibogo (21,2%), Foum-Elba (17,9%) et Taoudenni (15,4%) », précise le rapport de l’enquête.
Selon le consultant Ousmane Kornio, cette Loi-cadre, si elle est élaborée et adoptée, serait un repère pour l’application du Droit à l’alimentation et à l’eau dans la nouvelle Constitution du Mali. Elle pourrait, ajoute-t-il, servir d’un outil potentiel des acteurs politiques, administratifs et de la société civile pour l’application, le contrôle et le suivi du Droit à l’alimentation.
« Cette Loi-cadre constituera une réponse aux ODD2 (Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable) et aux ODD6 (Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau) », a-t-il déclaré.
Le document était au centre d’un atelier d’échanges du 25 au 26 juillet 2024 initié par l’Œuvre malienne d’Aide à l’Enfance du Sahel (OMAES) à l’endroit des membres du Conseil national de Transition (CNT), dans le cadre de la mise en œuvre du programme Right2Grow, conduit au Mali par Action Contre la Faim (ACF) et World Vision, sur financement du Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.
Ousmane BALLO
Source : Ziré