Parmi les actions menées, on peut citer le rapatriement de plus de 8.000 de nos compatriotes en détresse à travers le monde, l’aide à 1.200 migrants de retour et la réinsertion de 600 autres dans les secteurs de production.
Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Yaya Sangaré, a animé hier dans sa salle de réunion, une conférence de presse pour évoquer les efforts consentis en 2018 par le gouvernement dans le domaine de la migration et de l’intégration africaine.
«Vous savez, la migration est l’une des trames importantes de la population malienne et cela depuis le temps de nos grands empires. Considérée comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et un facteur d’enrichissement culturel, elle est devenue au fil du temps un des défis majeurs pour tous les Etats (pays d’origine, de transit et d’accueil)», a introduit Yaya Sangaré, avant de révéler qu’environ 4 millions de nos compatriotes sont établis à l’étranger, selon les statistiques disponibles. Plus de deux tiers de ces Maliens de l’étranger sont établis en Afrique. Ce qui fait dire au ministre Yaya Sangaré que la migration est à la fois un défi, mais aussi une opportunité.
En vue de faire de la migration un atout au développement, l’Etat malien a mis en place la Politique nationale de migration (PONAM), adoptée en septembre 2014, a rappelé le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la PONAM, des résultats ont été atteints en 2018, malgré le contexte actuel caractérisé par de nombreux drames de la migration irrégulière avec des milliers de morts.
Au titre de la protection et de la sécurisation des Maliens de l’extérieur du 1er janvier au 31 décembre 2018, plus de 8.000 Maliens vivant à travers le monde ont été rapatriés. Un résultat rendu possible grâce au fonds « filet social » mis en place par l’Etat pour aider nos compatriotes vivant en détresse dans les pays de transit et d’accueil. Au total, l’Etat malien, ajoutera le ministre Sangaré, a injecté près de 600 millions de Fcfa dans l’assistance au rapatriement de nos compatriotes venus essentiellement de la Libye, d’Algérie, d’Arabie Saoudite, d’Angola et du Mozambique. A ces efforts s’ajoutent, le retour volontaire programmé de plus de 300 personnes dans le bassin du Lac Tchad, l’inauguration en mars 2018 par le chef de l’Etat de la cité d’accueil des Maliens de l’extérieur qui a été construite, sur fonds propres de l’Etat à près d’un milliard de Fcfa.
Par ailleurs, le gouvernement travaille avec les chancelleries étrangères installées dans notre pays afin de faciliter l’accès par nos compatriotes des documents administratifs de voyage. A présent, une convention sur la migration régulière entre le Mali et le Maroc est en cours de traitement, a révélé Yaya Sangaré. Ce document, qui sera signé en marge du forum de Bamako sur les migrations (prévu les 21, 22 et 23 février 2019), expliquera-il, permettra aux jeunes maliens d’aller au Maroc pour occuper des emplois saisonniers en milieu rural. La formation dans des domaines tels que l’agriculture et d’autres métiers font aussi partie de cette convention.
Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine a fait savoir aussi que le gouvernement a initié en 2018, plusieurs campagnes d’information et de sensibilisation sur les risques et dangers de la migration irrégulière. Ces activités ont concerné les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le District de Bamako.
L’Etat malien poursuit sa volonté de lutter contre la migration irrégulière à travers la traque des réseaux de passeurs en collaboration avec le ministère en charge de la sécurité. A ce sujet, Yaya Sangaré a annoncé qu’une quinzaine de personnes ont été arrêtées en 2018 à Gao et à Bamako.
En outre, le Budget spécial d’investissement (BSI) a permis la réinsertion de 600 migrants dans les secteurs comme l’aviculture, le maraîchage, la pisciculture et la formation. A cela s’ajoute, l’appui aux 1200 migrants de retour, un acte rendu possible grâce au ministère en charge de l’Emploi et aux partenaires, a précisé Yaya Sangaré.
Dans les domaines de la valorisation des capacités de la diaspora et de l’intégration africaine, le ministre Sangaré a rappelé que nos compatriotes vivant à l’étranger ont envoyé en 2017 plus de 530 milliards Fcfa au pays. Une grande partie de cette somme colossale a été consacrée à l’entretien des familles. Pour aider la diaspora à participer davantage au développement du pays, l’Etat malien a initié une stratégie dans ce sens. D’ailleurs, a ajouté le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, une convention avec l’Agence française de développement (AFD) a été signée dans ce cadre la semaine dernière.
Amadou B. MAÏGA
L’Essor