Il était l’un des plus grands photographes du continent africain. Malick Sidibé s’est éteint à l’âge de 80 ans.
Né en 1936 à Soloba, il a été admis à l’Ecole des Artisans Soudanais de Bamako ou il a appris la bijouterie.
Il obtient son Diplôme d’Artisan Soudanais en 1955.
M. Sidibe sera initié à la photographie par Gérard Guillat, un français propriétaire de « Photo service », un studio situé dans la capitale malienne.
A l’âge de 23 ans, Malick ouvre son propre studio dans le quartier de Bagadadji. C’est dans cette pièce pour le moins exiguë, mais riche de caractère, le « studio Malick » qu’il va immortaliser la vie des Bamakois et même des étrangers qui viendront lui rendre visite.
« Nous avons le cœur serré, le monde artistique vient de perdre un grand homme, qui avait des idées dont il se servait dans sa profession « , confie Muntaga Sidibé, un photographe malien.
M. Muntaga qui se considère comme l’élève de Malick Sidibe, pour s’être rendu à plusieurs reprises auprès de lui pour des conseils, a déclaré à la BBC que son maitre est l’un des rares photographes du continent a avoir conservé tous ses œuvres.
Malick Sidibe: « l’oeil du Mali »
Une partie de cette œuvre a été exposée pour la première fois lors des premières « Rencontres Photographiques » de Bamako (1994). Un an après, il exposera à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain avec l’aide d’André Magnin.
« L’Afrique perd un photographe talentueux, un pionnier, un maitre de l’art », confie le journaliste de la BBC Venuste Nshimiyimana qui a eu le privilège d’être le modèle de Malick Sidibe en 2000.
« On l’appelait l’œil de Bamako, ou l’œil du Mali, mais c’est l’œil de l’Afrique qui se referme a tout jamais « , poursuit M. Nshimiyimana
M. Sidibe est lauréat de deux prestigieux prix internationaux: en 2003, il fut le premier africain a recevoir le Hasselblad et en 2007, il a été récompensé du Lion d’or à la Biennale de Venise.
Le Studio Malick est désormais tenu par l’un de ses fils.
Source: BBC