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Mali : un faux magistrat en détention, s’évade avec la complicité d’un commandant-major de la police

Tout commence le mercredi 10 mars 2021 lorsque les hommes du Commissaire Divisionnaire de police Ibrahim TOGOLA, en charge du 13ème arrondissement de Bamako interpellent un faux magistrat pour escroquerie, abus de confiance, extorsion de bien, usurpation de titre et de fonction, faux et usage de faux. Le suspect s’est établi une carte professionnelle de Magistrat avec laquelle il est parvenu à arnaquer policiers, gendarmes, adjudant de l’armée, civils… Son histoire ne s’est pas arrêtée-là.

Avec sa fausse carte professionnelle et circulant dans un véhicule avec macaron de Magistrat, il parvint à soutirer plus d’une dixième de millions F CFA à des pauvres vendeurs de détails, des paysan, gendarmes, des agents de la justice, un adjudant de l’Armée du Mali.

C’est sur plainte d’une de ses victimes, vendeur de bétails (caprins) auprès du commissariat du 13ème Arrondissement qu’une enquête a été ouverte. Le plaignant a indiqué avoir été escroqué par un individu se présentant comme un Magistrat et a pu relever le numéro de son véhicule.

A ses dires, le faux magistrat l’a intercepté au bord de la route à Koulikoro avec ses chèvres, et est parvenu à le convaincre de marchander avec lui. Il s’est engagé à payer toutes les chèvres et ajouté qu’il a en outre besoin de gros moutons du type «Balbal», une race bien prisée. Il n’en fallait pas plus pour appâter notre marchand de bétail.

Accompagné de son client (le faux Magistrat) jusque dans son parc, le berger lui montra trois gros béliers sur place. Et le client s’engagea à tout payer. Ils convinrent sur la somme de 450.000F CFA.

Une fois le marché conclu, l’acheteur exhiba en ce moment sa vraie fausse carte de Magistrat ajoutant qu’il n’a pas de liquidité sur lui en ce moment. Mais qu’à cela ne tienne. Il réside à Bamako et le vendeur n’a qu’à l’accompagner à domicile afin de récupérer son dû à savoir les 450.000 F CFA convenus en plus des frais de son transport retour. Marché conclu !

Le berger fit donc embarquer les bêtes dans l’arrière du véhicule double-cabine du vrai faux magistrat et ils prirent la direction de Bamako.

Mais arrivés au nouveau pont reliant Koulikoro à Ségou, le conducteur (le faux magistrat) stimula une panne d’essence et demanda à sa victime d’aller lui cherche du carburant à quelque kilomètres de là. Et puisqu’il n’a pas de liquidité sur lui, le marchand de bétail devrait se charger de payer étant entendu qu’il sera intégralement remboursé. Il fit un auto-stop et embarqua le berger en destination du point de vente de carburant à un peu moins de 5 kilomètres de là. Hamadi (le Berger) partit donc.

Le faux-Magistrat n’attendait que cela pour prendre la direction opposée, à savoir la route de Ségou. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Hamadi n’était pas aussi bête qu’il en avait l’air. Il avait relevé le numéro minéralogique (immatriculation) du véhicule de notre faux-magistrat.

Il décida donc de porter plainte auprès du commissariat de police du 13ème arrondissement. Et sur la base de ce numéro, tout alla vite.

C’est ainsi que le Commissaire Divisionnaire de police Ibrahim TOGOLA, en charge du 13ème arrondissement de Bamako, ordonna à sa brigade de recherche d’ouvrir une enquête et d’interpeller le propriétaire du véhicule portant le numéro indiqué.

Ainsi dit ainsi fait ! Les éléments de ladite brigade, de fil en aiguille, parvinrent à identifier le véhicule. Le faux Magistrat répondant au nom d’ABDOULAYE TRAORE fut ainsi interpellé à Niamana par les éléments de la brigade de recherche du 13ème arrondissement de Bamako et placé en garde à vue. Et suite à la publication qui en a résulté, ledit commissariat a reçu de nombreuses plaintes concernant le suspect.

UN ESCROC DE GRAND ACABIT

_*Il ressort des différentes plaintes que le suspect est impliqué dans de nombreuses affaires de cette nature.*_

A Ntoso (région de Koutiala), un vendeur de moutons a été dépossédé de son bétail d’une valeur de 1.045.000 par la même personne.

Un élève-magistrat à fait les frais du faux magistrat. Il lui a proposé un visa pour un stage en France et parvient à lui soutirer 556.500 F CFA.

A Bla, toujours sous sa couverture de Magistrat, il détourna trois gros béliers à un autre marchand de bétail pour une valeur de 365.000 F CFA.

Notre faux magistrat rend visite à un vendeur de matériaux de construction et commanda 10 tonnes de ciment en vue d’achever des travaux de finition de son chantier. Le marchand n’avait que 5 tonnes à sa disposition d’une valeur de 475.000 F dans son magasin. Ce dernier, visiblement convaincu, fit charger la marchandise dans un mini-camion acquis pour les besoins de la cause par notre faux-magistrat. Il partit avec le chargement et ne revint plus.

Cet Adjudant de l’armée malienne résident à Sikasso été également escroqué à hauteur de 875.000 F CFA suite à une promesse de véhicule 4×4 qui ne viendra jamais.

Un gendarme y passa aussi. La sœur de ce dernier dont le mari réside en France devrait y aller pour effectuer un stage. Le faux-magistrat se présenta comme expert en cette matière. Il soutira la somme de 3,6 millions F CFA au Gendarme et disparut. La liste n’est pas exhaustive.

Beaucoup d’autre cas d’escroquerie et d’arnaque ont été enregistrés par le commissariat du 13ème. Ledit commissariat détenait donc là un gros morceau.

● ÉVADÉ DE SA GARDE À VUE PAR LA COMPLICITÉ DU COMMANDANT MAJOR EN CHARGE DE LA PERMANENCE ●

@L’OBSERVATOIRE KOJUGU

Nous sommes dimanche 21 mars 2021 vers 9 heures. Le commandant-major du 13ème arrondissement de Bamako était en permanence et les plaignants continuaient à affluer depuis l’interpellation du suspect Abdoulaye TRAORE pour escroquerie abus de confiance, extorsion de bien, usurpation de titre et de fonction, faux et usage de faux.

Pendant que le commandant-major dont nous tairons le nom, enregistrait des plaintes additives, le suspect lui proposa de ne pas ajouter d’autres charges à son dossier. Et en contrepartie, il s’engage à «gérer» tout le monde, les plaignants ainsi que le Commandant-Major lui-même. Bref, il aurait fait des propositions très alléchantes.

L’officier de Police laissa donc partir le philo-man, manipulateur et escroc devant l’Eternel, le temps pour lui d’aller récupérer l’argent en vue de «gérer tout le monde». Et tenez : il emprunta même le téléphone du Commandant pour appeler son contact.

Selon nos sources rendez-vous fut pris avec cette personne au bout du fil, dans un bar près du stade du 26 mars. Notre Commandant –Major étant lui aussi adepte de Bacchus (le dieu de l’ivresse et du vin dans la mythologie gréco-latine), le rapport de complicité entre les deux hommes est vite établi. L’on comprend dès lors cette solidarité agissante du Commandant. Il le fit sortir du commissariat en toute discrétion sans prendre la précaution de le menotter et le conduisit jusque dans ce Bar près du Commissariat du 13ème arrondissement à Yirimadio.

C’est ainsi que le faux magistrat Abdoulaye TRAORE sauta dans une «katakatani» (tricycle) et disparut sans laisser de trace. On ignore comment il a pu semer le Commandant-Major lequel s’est déplacé sur moto Jakarta. Y a-t-il eu poursuite ? Pourquoi faire sortir un détenu sous le coup d’une quinzaine de plaintes sans prendre la précaution de le menotter ? D’ailleurs, pourquoi le faire sortir du commissariat censé sécuriser au contraire d’un bar de toutes les incertitudes et pendant un jour férié?

Comment donc la hiérarchie a réagi ? Il nous revient que le Commissaire Togola malade et couché chez lui, a été informé après le mal. Et le fameux commandant-major aussi a pris la fuite. Pourquoi donc s’il ne se reprochait rien ?

Le même jour le compol Togola a pris une décision qu’il n’oublierait certainement jamais dans sa carrière, il s’agit de mettre sa brigade de rechercher à la recherche du commandant-major de la police du même arrondissement !

Et c’est le mardi 23 mars que les éléments de la brigade de recherche ont pu mettre la main sur le fugitif dans un autre Bar. Mais le faux magistrat a eu le temps nécessaire pour brouiller toutes ses traces. Il était introuvable jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Quant au vrai commandant-major de police, il a été placé en garde-à-vue à l’Ecole de police.

Pour notre part, Kojugu kelebaa s’interroge sur le cas des plaignants étant entendu que leur bourreau n’est plus en détention et pas par leur faute ? Qui va donc payer la casse ?

*ISSIAKA COULIBALY dit Bamanan den Journal Kojugu kelebaa GKK*

● MAIS QUI DIABLE PROTÈGE LE SUSPECT ? ET POURQUOI AUCUN SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE N’A PORTÉ PLAINTE ? ●

@L’OBSERVATOIRE KOJUGU

Le savez-vous ? C’est à la Cour d’Appel de Bamako que le suspect Abdoulaye TRAORE à effectué un stage de formation ! Aussi, par miracle et en violation du code de procédure pénale, son affaire a été envoyée devant le pôle Economique pour enquête. Manifestement, ce suspect bénéficie d’importants soutiens.

Il nous revient, de sources généralement bien informées qu’Abdoulaye TRAORE a en effet effectué un stage de formation à la Cour d’appel. Raison pour laquelle, il connait parfaitement les rouages de la justice, les Magistrats ainsi que les procédures.

Mais de là pour le Tribunal de la Commune VI à envoyez l’affaire au Pôle Economique ? C’est bien ce qui est advenu ! Hum !

Une respectable dame, membre du corps judiciaire serait un de ses soutiens. Un véritable ange-gardien ! Il ne serait pas étonnant que cette dernière ait sa part de gâteau, pardon, de moutons et de chèvres volés par son protégé.

Nous sommes, au demeurant, étonnés qu’aucun des trois syndicats de Magistrats n’ait porté plainte, eux qui sont si prompts à agir en pareille circonstance. Le suspect n’a-t-il pas usé et abusé de la carte professionnelle et du macaron des Magistrats ? Alors, pourquoi ce silence des syndicats de la Magistrature ?

Kojugu kelebaa se joint aux enquêteurs et lance un mandat de recherche contre ce faux magistrat sous le coup d’une quinzaine de plaintes pour escroquerie, abus de confiance, extorsion de biens et usurpation d’identité.

Ses pauvres victimes étant pour la plupart des vendeurs de détails, et paysans sans moyen de se défendre. Alors si vous avez des informations sur cet individu, contacter la police ou la gendarmerie la plus proche, ou le journal kojugu kelebaa.

A suivre

Nous sommes le Groupe Kojugu kelebaa (GKK)

Source: Kojugu

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