Dans un communiqué de presse conjoint rendu public, hier, lundi 11 janvier 2021, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) demandent l’ouverture d’une enquête indépendante, approfondie et impartiale afin d’établir ce qui s’est réellement passé le 3 janvier dernier, à Bounty et d’établir des responsabilités. « Seule une enquête indépendante permettra de faire la lumière sur les frappes aériennes à Bounty », précisent les deux organisations de défense et de protection des droits de l’Homme.
«Seule une commission d’enquête ad hoc et indépendante peut aider à mettre toute la lumière sur ce qui s’est passé à Bounty », a déclaré Me Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme). Le 3 janvier dernier, des frappes aériennes ont occasionné une dizaine de morts dans le village de Bounty, dans la région de Mopti. Ces bombardements auraient également fait plusieurs blessés pris en charge par des organisations humanitaires. Selon des sources locales, plusieurs civils regroupés à l’occasion de cérémonies de mariage ont trouvé la mort dans les frappes aériennes d’avions non identifiés. Dans un communiqué en date du 5 janvier 2021, les autorités françaises ont déclaré avoir frappé des dizaines de djihadistes dans ladite localité. Le 7 janvier 2021, le ministère malien de la Défense et des anciens combattants a affirmé que les frappes aériennes d’un « Mirage 2000 avaient touché un objectif militaire neutralisant une trentaine de membres d’un groupe terroriste ». Face à cette confusion et dans le but de lever toute ambiguïté, la FIDH et l’AMDH exhortent les autorités maliennes et françaises à accepter la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui pourrait être placée sous l’égide de la Division des droits de l’Homme et de la protection de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Selon la FIDH et l’AMDH, depuis quelques années, le centre du Mali est en proie au terrorisme et à des violences intercommunautaires émaillées de graves violations du droit international, des droits humains et du droit international humanitaire. « Suite à cet incident, nos organisations réitèrent leur demande aux autorités internationales et nationales de placer les droits et les besoins des personnes les plus vulnérables au cœur de leurs interventions afin que celles-ci renforcent les efforts vitaux déployés dans le pays en matière d’aide humanitaire, de développement, de gouvernance démocratique, de consolidation de la paix et de l’État de droit », a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH (Association malienne des droits de l’Homme).
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain- Mali