Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mali : pays stratégique pour hydrogène et production d’électricité ?

Le Mali : futur exportateur d’électricité ? Qui sait … alors qu’en novembre 2012, à l’occasion de l’inauguration de deux centrales électriques à Nouakchott, la Mauritanie annonçait qu’elle allait exporter de l’électricité vers Mali et Sénégal, la donne pourrait changer.

hydrogène électricité stratégique mali

 

La Société d’exploitation pétrolière du Mali (Petroma) a en effet découvert un gigantesque gisement de gaz à Bourakèbougou, une localité située à 60 km de Bamako. Cerise sur le gâteau : il s’agit d’hydrogène pur à 98% (chose très rare), lequel peut être transformé en électricité selon la méthode plug and play mais peut également rentrer permettre de produire de l’ammoniaque qui peut être transformé, à son tour, en urée. Ouvrant la voie à la production d’engrais.

La société Petroma souhaite également approfondir ses recherches jusqu’à l’obtention du pétrole, des indices positifs ayant été trouvés dans le secteur. Un projet de  recherche gazière et pétrolière a en effet débuté en 2008 sur le bassin sédimentaire de Taoudeni, l’un des plus grands bassins sédimentaires du monde, situé à cheval sur le Mali et la Mauritanie mais dont la plus grande partie se trouve sur territoire malien.

– Des besoins énergétiques régionaux de grande ampleur

Selon Alou Diallo, le dirigeant de Petroma, l’entreprise serait à même de produire de l’électricité pour toute l’Afrique de l’ouest, et ce, à moins de 10 F CFA le kilowatt contre 106 FCFA à l’heure actuelle. Le gisement étant situé à une faible profondeur, les coûts d’extraction peuvent être ainsi réduits.

Mais le marché énergétique dans la région pourrait s’avérer fortement concurrencé.

Rappelons en effet qu’en octobre 2012, les autorités sénégalaises ont conclu un accord sur la base de la ligne OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) avec leurs homologues mauritaniens en vue d’acheter de l’électricité. Un accord doit entrer en vigueur en début 2015 et engage la partie mauritanienne à fournir à la partie sénégalaise entre 80 et 100 Mégawatts.
Précisons que la première des deux centrales mauritaniennes inaugurées en 2012, d’une capacité de 120 mégawatts, fonctionne au fuel lourd et au gaz pour un coût de 125 millions d’euros via un financement international et mauritanien. La seconde unité fera appel quant à elle l’énergie solaire pour une capacité de 15 megawatts, le site sera entièrement financé par un don de 22,5 millions d’euros des Emirats Arabes Unis.

Le Sénégal envisage également la construction d’une centrale électrique dans le nord du pays. Le cas échéant, cette dernière serait alimentée par gaz, en vue d’atteindre une production de 250 Mégawatts. Autre possibilité : réaliser une extension de la centrale mauritanienne, ce qui devrait nécessiter l’installation d’une nouvelle ligne de transport.

Depuis avril 2012, le gouvernement sénégalais tente de remettre à plat sa politique énergétique et minière en vue de pallier aux difficultés majeures du pays dans le domaine. L’électricité produite actuellement y est peu diversifiée, essentiellement de nature thermique. Son coût de production est très élevé, contraignant le gouvernement à des subventions qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget de l’Etat.

En juin 2011, les Sénégalais s’étaient insurgés contre les coupures d’électricité via des manifestations dans différents points du pays. A cette date, Seydina Kané, directeur de la compagnie avait expliqué ces coupures par les pénuries de carburant.

La Société nationale d’électricité (Sénélec, publique) avait alors été la principale cible des manifestants, dix agences de la Sénélec ayant été détruites à Dakar et ses banlieues. Des habitants en colère, bloquant parallèlement la circulation sur plusieurs axes routiers pendant plusieurs heures en érigeant des barricades.

Durant cette période, le Sénégal était en proie à des coupures régulières d’électricité durant parfois deux jours d’affilée dans certaines zones. Or, ces délestages, qui touchent la plupart des villes, ont un impact négatif sur l’activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux dans le pays.

Reste qu’en octobre 2011, le Sénégal a signé avec la Chine un accord de convention portant sur huit milliards de francs CFA, une partie du montant devait servir à équiper la Sénelec de groupes électrogènes et à intensifier sa capacité de production.

– Le Canada fortement implanté au Mali

Précisons que Petroma est une société canadienne spécialisée dans la recherche, l’exploitation, le transport et le raffinage des hydrocarbures, liquides ou gazeux. Elle est détenue à 98 % par des capitaux maliens et le reste par Petroma Ink (société canadienne), laquelle a investi plus de 10 millions de dollars dans le projet de Bourakèbougou.

Décidément le Canada est fortement intéressé par les matières premières du Mali. En 2005, la société canadienne Rockgate a en effet été mandatée par le gouvernement malien afin d’effectuer des forages et recherches à Faléa en vue de connaître le potentiel en uranium d’un gisement situé à 350 kilomètres de Bamako et très proche des frontières du Sénégal et de Guinée.

En 2010, Rockgate a produit un rapport préliminaire, complété par la suite par des travaux de Golder Associates, documents qui au final considèrent « que le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ».
En novembre 2012, enfin, Rockgate a confié une étude de faisabilité à une société sud-africaine, DRA Group, pour le projet de Faléa. Lequel contiendrait environ 12.000 tonnes d’uranium soit quatre fois la production de la mine Areva d’Arlit au Niger en 2012.

– Mali : un potentiel en hydrocarbures fort prometteur

D’après des études menées par l’Aurep (Autorité pour la recherche pétrolière), les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal abritent en leur sous-sol un potentiel pétrolier et gazier très important qui s’étend sur 850 000 km2.

Quatre bassins principaux ont été identifiés dans cette zone : Tamesna (à cheval entre le Mali et le Niger), Taoudéni (qui couvre également une partie de l’Algérie et de la Mauritanie), le graben de Gao et le rift de Nara (vers Mopti).

En 2005, l’Aurep – sous tutelle du Ministère malien des mines – avait procédé au découpage de ces bassins en blocs exploitables. Mais à l’heure actuelle, l’insécurité qui sévit dans la région a considérablement refroidi les ardeurs des investisseurs tout en augmentant les prix d’acheminement des infrastructures pétrolières nécessaires à l’établissement des majors.

Sources : AFP

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance