Considérées au début comme une ingérence injurieuse dans les affaires internes du Mali et une énorme humiliation pour notre pays, les pressions du Fonds Monétaire International ont permis de mettre à nu des surfacturations sur les marchés d’armement de près de 30 milliards de francs F CFA.
Une grande partie de cette importante somme, malgré les annulations effectuées en retard et à contre cœur par la classe dirigeante, ne sera jamais récupérée.
Le hic dans l’histoire c’est que ces malversations découlent de l’attitude des plus hautes autorités à user et à abuser de tous les privilèges que leur offre la législation malienne sans tenir compte de leurs mauvais corollaires. En s’offrant un avion envers et contre tous et en attribuant discrétionnairement un gros marché à son conseiller, le président de la république ne pouvait arguer ignorer tout l’arbitraire qui allait accompagner la chaîne.
Aujourd’hui, nous voilà avec un avion présidentiel dont l’urgence dans l’acquisition vient de déstabiliser tout le système financier du pays, des contrats d’armement qui, au lieu de renforcer le domaine de la défense le fragilise davantage après la dilapidation des ressources y afférentes.
Suite aux déballages honteux, le gouvernement a le culot de se dire renforcé de ce déshonneur qui est pourtant advenu soit de sa naïveté, soit de sa complicité. Dans un cas comme dans l’autre, il ne saurait être question de plébiscite. Car nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, le gouvernement est aussi comptable des malversations que les sociétés malhonnêtes auxquelles les contrats ont été attribués.
Merci aux néocolonialistes du FMI
Le film dramatique Mali-FMI s’achève sur des notes humiliantes pour notre pays. Le plus affligeant c’est que le peuple semble être plus froissé que son gouvernement. Et pour cause, c’est lui qui, face aux ingérences outrageantes du FMI dans le domaine souverain malien, s’offusquait tous les jours quand il voyait ses représentants courir lécher les bottes des puissants financiers mondiaux pour supplier leur retour.
Le peuple était lucide. Il savait bien qu’il y avait corruption mais il était loin de se douter de son ampleur. Comme une fatalité, il avait foi que ses gouvernants allaient au moins chercher à sévir de la moindre manière possible. Mais que ne fut pas sa stupéfaction face à des élites qui préféraient troquer à vil prix l’honneur de république aux seules fins que la vérité sur les malversations ne nous soit connu.
Même le Bureau du vérificateur n’agit que sur recommandation du FMI. Et pourtant, il n’était pas difficile de flairer l’arnaque dans ces dossiers tant ils puaient d’irrégularités. Mais hélas ! Il aura fallu que le diable s’acharne vertueusement pour que des enquêtes soient diligentées et que des marchés entachés soient annulés (en retard).
Aujourd’hui, les faits et les actes nous obligent à reconnaitre que le néocolonial a été, s’agissant de ces affaires, bien plus bienveillant sur le Mali que ses propres fils. Alors, c’est surement regrettable mais il faut admettre que le FMI, tout en restant ce qu’il demeure (l’une des causes à notre misère), a été sur ce coup notre salut. Qu’il en soit remercié !
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