Deux militants de l’opposition au Mali ont été remis en liberté après plus de deux semaines d’une détention jugée « arbitraire » par l’opposition, qui s’apprête à manifester à nouveau samedi pour réclamer plus de transparence pour les élections, a annoncé vendredi leur avocat.
Paul Boro, un ancien cadre de la majorité passé à l’opposition, avait été arrêté à son domicile le 26 août. Il lui est reproché, selon une source sécuritaire, d’avoir fourni des armes à « des jeunes » à la veille d’une manifestation, ce que ses proches ont fermement démenti. Un autre militant de l’opposition, Moussa Kimbiri, avait lui aussi été arrêté fin août.
Les deux hommes ont été « libérés vers 22H00 jeudi soir et sont directement rentrés chez eux », sur décision d’un procureur de Bamako, a indiqué vendredi à l’AFP l’un de leurs avocats, Abdrahamane Ben Mamata.
Ils devront toutefois se présenter « une fois par jour » auprès des autorités, a ajouté Me Ben Mamata, en se déclarant « pas d’accord avec cette présentation quotidienne ».
»Ils ont été arbitrairement arrêtés, ont passé 16 jours de détention illégale: ils ne doivent en aucune manière rester dans le lien de la justice », a-t-il estimé.
»Nous sommes très contents de la libération de nos camarades de lutte, ils seront avec nous demain pour la grande marche contre la fraude électorale », a réagi un responsable de la communication d’un des partis de l’opposition, Nouhoum Togo, dont la formation avait soutenu la candidature de l’opposant Soumaïla Cissé lors de la présidentielle en juillet et août.
Depuis la réélection du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, qui a entamé son second mandat le 4 septembre, M. Cissé et ses partisans organisent des marches à Bamako, dans d’autres villes du Mali et à l’étranger pratiquement tous les weekends.
Samedi, ils devraient être rejoints à Bamako, à partir de 08H00 (GMT et locale), par des associations de la société civile, qui réclament également une plus grande transparence pour les prochaines législatives, repoussées jeudi d’un mois en raison d’une grève de la magistrature et qui ont finalement été fixées aux 25 novembre et 16 décembre.
La rédaction