En dépit de l’investiture du Président et de la formation du gouvernement, l’opposition ne démord pas. Elle prévoit une nouvelle marche ce samedi pour dénoncer la « fraude » et exiger la libération de Paul Boro et de Moussa Kimbiri. Le Secrétaire adjoint à la communication de l’URD répond aux questions de Journal du Mali.
Une nouvelle marche est programmée ce samedi. Est-ce la limite de votre stratégie ?
Quand vous commencez une lutte, il faut lui donner une forme convenable afin que tous ceux qui contestent aujourd’hui ce qui s’est passé puissent se retrouver. Pour que cela puisse se faire, il faut changer la forme du combat. Les gens ne sont pas là parce que c’est Soumaila Cissé ou Bathily, mais parce qu’ils estiment qu’un système a mis un régime en place et que si ce système ne change pas ceux qui ont la main feront ce qu’ils veulent au moment où ils le veulent. Pour bloquer ce qui est de notre point de vue un crime contre la Nation malienne, une prise en otage du pays, nous devons nous réunir autour de quelque chose de différent. Notre directoire de campagne est aujourd’hui caduc. Nous avons besoin d’un autre front, d’une plateforme pour défendre la démocratie malienne.
Une coalition serait donc en gestation…
Dès qu’elle prendra corps vous en serez informés. Pour l’heure, il y a des pourparlers. Il ne s’agit pas seulement de l’URD. De ce qui est dit nous avons été deuxièmes, mais certains leaders pensent comme nous qu’il y a eu de la triche.
Ces personnes ont eu des scores très peu flatteurs. Pensez-vous qu’elles auront un impact sur votre lutte ?
Si les choses avaient été normalement exécutées et le vote des Maliens scrupuleusement respecté, je vous assure que le résultat aurait été différent. Il y a eu une distribution de pourcentages. L’essentiel est de trouver la meilleure plateforme pour tous ceux qui l’ont compris, qui veulent lutter pour qu’une telle chose ne se reproduise pas au Mali.
Les législatives approchent. Allez-vous présenter des candidats ?
Nous avons un problème à régler. Nous avons accepté d’aller au second tour pour boucler une boucle afin de pouvoir discuter. Si nous nous étions arrêtés au premier, on nous en aurait tenu rigueur. Nous avons donc continué. Nous avons sorti un livre blanc sur ce qui est en réalité un mécanisme de triche. Réglons d’abord cette étape et avançons ensuite.
Le Président a été investi et reconnu par la communauté internationale. Votre combat n’est-il pas une perte de temps ?
Par qui a-t-il été investi ? Par un arsenal qui a accepté de valider des résultats…
Un « arsenal » constitutionnel…
Je ne dis pas le contraire. Ce que nous voulons, c’est que les Maliens soient entendus quand ils aspirent au changement. Nous avons des instruments, mais sont-ils les meilleurs pour une démocratie ? Avec ce qui s’est passé, il nous faut changer pour faire évoluer notre démocratie. Nous ne pouvons pas nous engager dans un combat de ce type et penser que cela va se faire en une journée.
Journal du mali