L’hivernage 2025 semble installé au Mali. Les experts annoncent des pluies abondantes avec des risques d’inondations. Plus d’une quinzaine de régions et la capitale et ses environs ont été arrosées par les pluies de ce lundi 16 juin.
Dans cet entretien, Bakari Mangane, chef de bureau prévisions et alerte métrologique de l’Agence nationale de la météorologie (Mali-Météo), nous fait un point général de l’évolution de la saison à ce jour et donne les perspectives pour les mois prochains.
Mali-Tribune : Comment se présente la saison des pluies 2025 ?
Bakari Mangane : Il faut d’abord rappeler qu’habituellement la saison des pluies commence du 1er mai jusqu’au 31 octobre de chaque année au Mali. Cette année n’a pas dérobé à la règle. La spécificité, c’est que les pluies ont été largement précoces d’après nos données de la climatologie sur les 30 dernières années. Cette précocité a été marquée un peu partout dans les différentes régions du pays : notamment dans les régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala. Les producteurs de ces zones ont commencé très tôt leur activité. Il faut reconnaître que c’était des quantités aussi importantes.
Progressivement, les autres localités : Diola, Bougouni, San, Ségou, Koulikoro, Kita et même Kayes, Bamako et ses environs ont suivi l’évolution de la saison.
Ensuite, il y a eu une relative accalmie entre la dernière décade de mai et la première décade de juin. Elle a été signalée dans quelques localités du Mali. Ça veut dire que la pluie n’était pas tellement au rendez-vous pendant cette période-là. A partir du 7-8 juin il y a eu de la pluie.
Mali-Tribune : Le démarrage de l’hivernage est-il effectif sur l’ensemble du pays à ce jour ?
- M.: La phase d’installation est déclenchée depuis le 6 juin. Elle va se poursuivre tout au long du mois. Depuis cette date jusqu’à maintenant, nous avons à faire à des pluies d’une quantité modérée qui est enregistrée dans la majorité de nos régions du pays pour l’instant.
Les quantités de pluies tombées varient de 0 à 60 mm avec une très bonne répartition. C’est rassurant et c’est une bonne évolution. Nous attendons une phase légère humide pour juin. Elle a débuté, à partir de la deuxième décade du mois. Les deux dernières décades de juin seront plus humides que la première.
Il est également important de noter que cette phase humide de juin va permettre de déclencher les semis un peu partout. Les semis seront effectifs dans les zones de production par l’excellence, dans toutes les régions de production de façon générale. Ces localités pourront commencer à faire leurs semis tout au long de ce mois.
Mali-Tribune : Les perspectives sont-elles bonnes pour les mois prochains ?
- M. : La phase humide va évoluer de juillet à août. Nous aurons le pic de la saison à partir de mi-août et ensuite, ça va progresser. Le mois d’août sera très humide aussi. Durant cette période, le pays sera arrosé de long à large et de façon globale. Il faut souligner que les risques d’inondations sont extrêmement élevés tout au long du mois de juillet, août et de septembre.
En octobre, il y aura une légère accalmie, mais la saison reste présente et va suivre son cours normal. Il y aura aussi de la pluie avec une très bonne répartition aussi. Il ne faut pas écarter les risques d’inondation là-bas aussi.
Donc, nous aurons à faire avec une saison bien fournie en matière de pluie avec une très bonne répartition de la pluviométrie dans le temps et dans l’espace. Les risques d’inondation sont présents, ils restent élevés.
La saison va se retirer à partir du mois de novembre, surtout à partir de la première et la deuxième décade de novembre. Nous suivons de près l’évolution de la situation pluviométrique heure.
Recueillis par
Kadiatou Mouyi Doumbia