C’est une visite de travail, dit-on à Bamako, de source malienne. Elle doit se poursuivre jusqu’à dimanche. Ibrahim Boubacar Keïta va évoquer notamment avec les autorités algériennes les négociations entre Bamako et les groupes armés du Nord. Jeudi, certains d’entre eux ont officiellement souhaité que l’Algérie prenne en main la médiation dans la crise du Nord. D’autres ont refusé de signer le document. Ils craignent que Bamako et Alger cherchent là un moyen d’écarter la médiation internationale.
Selon un des signataires du document d’Alger, c’est Bamako qui aurait demandé à l’Algérie de reprendre en main le dossier de médiation dans la crise. C’est en tout cas ainsi que les autorités algériennes ont justifié la convocation des groupes et des délégations des communautés du Nord hier, jeudi.
Bamako n’a jamais caché son scepticisme envers la médiation internationale coordonnée par Ouagadougou : une médiation qui, selon elle, est trop favorable aux groupes rebelles touaregs.
Jeudi, à Alger, les touaregs du Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), les sédentaires des Ganda Koy et une délégation arabe non reconnue par le MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) ont donné un blanc-seing à l’Algérie pour qu’elle prenne en main cette médiation, au point mort depuis des semaines.
« Au niveau du HCUA, nous voulons que l’Algérie prenne le relais de la communauté internationale, explique le porte-parole du Haut conseil unifié de l’Azawad. C’est elle qui doit avoir le leadership », poursuit Mohamed ag Aharib.
Une position qui devrait satisfaire Bamako, mais du côté des Nations Unies, on voit les choses autrement : pas question de lâcher l’affaire. Jeudi, à la tribune du Conseil de sécurité à New York, le patron de la Minusma (la mission de l’ONU) a rappelé au Mali qu’il devait sans plus tarder relancer les pourparlers inclusifs avec les groupes armés du Nord en respect de l’accord de Ouagadougou placé sous la responsabilité de la communauté internationale.
Source: RFI