Cinq (5) mois après la dissolution de l’Assemblée nationale par l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita, les membres de cette institution sont loin d’être prêts à digérer leur démission. Pour exiger le rétablissement de cette Assemblée et la dissolution du CNT, ils envisagent conduire, avec d’autres mouvements ou associations du pays, d’autres actions.
Espérant avoir gain de cause, ces anciens députés viennent de tenir leur 3e point de presse à travers lequel ils ont fait part de leurs préoccupations quant à l’avenir du pays, manifesté leur mécontentement face à la dissolution de cette institution. Une dissolution qu’ils considèrent comme anticonstitutionnelle. D’où leur demande de rétablissement à leur fonction de député.
Un « désordre juridico-constitutionnel »
L’existence de la Constitution du 25 février 1992 en même temps que l’Acte fondamental du 24 août 2020 et la Charte de la Transition du 12 septembre 2020 est un « désordre juridico-constitutionnel », estiment-ils. Toute chose, selon eux, qui donne la possibilité « aux acteurs du désordre de choisir selon les événements et les situations le texte qui les arrange. »
« Tout part du peuple et tout revient au peuple », ont-ils déclaré. « À force de cacher la vérité, on finira par perdre », ont-ils également rappelé pour signaler qu’il revient au peuple malien de faire sortir le pays du « gouffre ».
Ils rappellent que l’article 36 de la Constitution précise qu’« un président démissionnaire ne peut dissoudre aucune institution. »
Demander les suffrages de leur mandat
Malgré l’adoption d’une démarche « patriotique, pacifique et sage », demandant des pourparlers avec les autorités de la transition en vue d’une transition apaisée, « toutes nos différentes tentatives n’ont donné que du mépris et du ridicule », ont-ils déploré.
Les députés de la 6e législature se disent prêts à lancer le mot d’ordre à leurs bases respectives dans les 49 circonscriptions électorales afin de revendiquer les suffrages de leurs mandats.
Le CNT, organe « illégal et illégitime », selon les députés spoliés, comme ils se nomment,n’est « pas une émanation du peuple ».
À titre de rappel, l’Assemblée nationale a été dissoute lors des événements du 18 août 2020 par l’ancien chef de l’État.
Bakary Fomba
Source: Phileingora