« La pandémie de covid-19 a mis en évidence tout le danger que représentent les maladies non transmissibles et a montré qu’il était urgent de renforcer les politiques de santé publique et les investissements pour les prévenir », a déclaré Dr Tedros dans un communiqué, ce mercredi 3 février 2021. Pourtant, le monde est confronté à un problème de données dans les secteurs de la santé. Une situation qui n’est pas sans impacte sur la lutte contre la covid-19.
Les maladies non transmissibles et la covid-19
La toute première évaluation mondiale des systèmes d’information sanitaire des pays, publié le lundi 1er février 2021, par l’OMS, en partenariat avec Bloomberg Philanthropies, souligne qu’« aujourd’hui, 4 décès [liés à la covid-19 ndlr] sur 10 dans le monde ne sont pas enregistrés dans la région africaine, seul un décès sur 10 est actuellement enregistré » dans cette région.
Selon Michael R. Bloomberg, ambassadeur mondial de l’OMS pour les maladies non transmissibles et les traumatismes, « la majorité de ceux qui sont morts de covid-19 avait une maladie non transmissible sous-jacente, comme une maladie cardiovasculaire, le diabète, une maladie pulmonaire chronique ou un cancer ».
À l’occasion de sa consécration, pour la troisième fois, ambassadeur mondial de l’OMS, M. Bloomberg a indiqué que « les maladies non transmissibles représentent près des trois quarts de tous les décès dans le monde ». Il a fallu attendre la covid-19 pour connaitre leur ampleur et toute leur évidence.
Le problème d’accès aux données
Pourtant, un an après son apparition, la pandémie de Covid-19 continue de faire des ravages à travers la planète. Même les systèmes de santé les plus avancés ont du mal à fournir des données en temps quasi réel pour agir rapidement contre ce virus. Ce manque de données à l’échelle mondiale limite la compréhension de l’impact réel de la pandémie de Covid-19 sur la mortalité.
« La pandémie a mis à rude épreuve les capacités des systèmes d’information sanitaires des pays du monde entier, car ils doivent suivre à la fois la maladie et d’autres tendances sanitaires critiques », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
L’accès à des données à portée de mainpermettraà l’OMS d’aider « les pays du monde entier à combler les lacunes en matière de données et d’informations sanitaires », a laissé entendre le Dr Samira Asma, sous-directeur général, chargé des données, de l’analyse et de la diffusion. Cela pourrait guider « les pays à investir dans les domaines prioritaires ayant le plus grand impact sur la collecte, l’analyse et l’utilisation des données sanitaires ».
Toutefois, l’OMS formule plusieurs recommandations à l’endroit des États. Ils sont invités à renforcer leurs systèmes globaux de données sur la santé, à améliorer leurs systèmes d’enregistrement des données sur les décès et à recueillir des données plus nombreuses et de meilleure qualité pour lutter contre les inégalités. « Nous exhortons les dirigeants mondiaux des entreprises et des gouvernements à prendre des mesures énergiques pour prévenir les maladies non transmissibles. Moins de maladies non transmissibles auraient signifié moins de décès pendant la pandémie », invite Dr Tedros.
Bakary Fomba
Source: Phileingora