Dans un contexte de profonde mutation institutionnelle et de volonté affirmée de refondation de l’État malien, le Conseil des Ministres s’est réuni ce mercredi 9 avril 2025 au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État. À ses côtés, le Chef du Gouvernement, le Docteur Général de Division Abdoulaye Maïga, Premier ministre, a pris part à cette importante session de l’exécutif.
Bamada.net-L’un des points majeurs abordés au cours de cette réunion gouvernementale concerne le lancement d’un vaste processus de consultation des forces vives de la Nation et des Maliens de la diaspora dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques. Cette démarche, portée par le Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au Processus électoral, Monsieur Mamani Nassiré, s’inscrit pleinement dans le prolongement des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR).
Une refondation politique participative
Dans un pays où la démocratie a souvent été affaiblie par des crises institutionnelles, des partis politiques clientélistes, et un manque de régulation effective du champ politique, la volonté des autorités de Transition de revoir en profondeur les règles du jeu politique répond à une aspiration profonde du peuple malien. L’initiative actuelle de relecture de la Charte des partis politiques ne vise pas seulement à actualiser un texte législatif, mais plutôt à repenser l’architecture politique du Mali à la lumière des attentes populaires exprimées lors des ANR.
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Deux phases clés de concertation
Selon les informations communiquées par le ministre Mamani Nassiré devant le Conseil des Ministres, cette consultation nationale se déroulera en deux grandes phases : régionale et nationale.
La phase régionale, prévue pour les 16 et 17 avril 2025, couvrira les 19 Régions administratives du Mali, le District de Bamako ainsi que 49 Ambassades et Consulats maliens répartis à travers le monde. Ce déploiement d’envergure vise à garantir une représentativité inclusive des Maliens de l’intérieur et de la diaspora, souvent marginalisés dans les processus de réforme.
La phase nationale, quant à elle, se tiendra les 28 et 29 avril 2025 à Bamako. Elle rassemblera les délégués des différentes Régions, du District de Bamako, ainsi que ceux représentant les Maliens établis à l’extérieur. Ce forum national constituera le point d’orgue de la consultation et devra permettre la formulation consensuelle de propositions concrètes en matière de réforme du système politique malien.
Objectif : assainir et moderniser la vie politique
L’enjeu de cette démarche est fondamental : il s’agit de revisiter les mécanismes de création, de fonctionnement, de financement et de contrôle des partis politiques au Mali. L’objectif visé par les autorités de Transition est de lutter contre la prolifération anarchique des partis, d’éviter leur instrumentalisation à des fins personnelles et de promouvoir une démocratie plus saine, plus éthique et plus représentative.
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Il s’agira également de poser les jalons d’une vie politique régulée, où les partis politiques jouent réellement leur rôle d’éducation civique, de proposition et de structuration de la participation citoyenne. Les propositions issues de cette double concertation devront permettre de faire émerger des recommandations réalistes et applicables, fondées sur les expériences passées mais tournées vers un avenir réformé et apaisé.
Un tournant décisif pour la Transition
À l’heure où le Mali s’efforce de redéfinir son modèle de gouvernance à travers une Transition axée sur la souveraineté, l’intégrité territoriale, la justice et la participation citoyenne, la relecture de la Charte des partis politiques apparaît comme un acte fort, structurant et symbolique. Elle témoigne de la volonté des autorités actuelles de ne pas se contenter de simples réajustements cosmétiques, mais de s’attaquer aux racines mêmes des dysfonctionnements qui ont fragilisé la démocratie malienne.
Par ailleurs, le fait que cette initiative soit coordonnée par un ministère délégué spécifiquement en charge des réformes politiques et du processus électoral est révélateur du souci de méthodologie, de rigueur et d’inclusivité affiché par le Gouvernement.
Une attente forte de la population
Sur le terrain, la population malienne reste en attente d’actes concrets et visibles de changement. Après les promesses et les recommandations des ANR, la mise en œuvre est scrutée de près. Le processus en cours, s’il est conduit avec transparence et ouverture, pourrait restaurer une partie de la confiance érodée entre les citoyens et leurs institutions. Les observateurs s’accordent à dire que la réussite de cette consultation nationale pourrait être un catalyseur puissant pour la consolidation de la refondation politique et démocratique du Mali.
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BEH COULIBALY
Source: Bamada.net