Au Mali, le processus de révision de la Politique Nationale de l’Assainissement (PNA) et celui de la Politique Nationale de l’Eau (PNE) ont été mis en route en 2019. Six ans après, aucune des deux politiques n’a été politiquement adoptée. Ainsi pour mieux comprendre les obstacle, la Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN-CIEPA / WASH), en partenariat avec Terre Des Hommes, a organisé un atelier d’analyse des goulots d’étranglement relatifs à l’adoption politique de la Politique Nationale de l’Eau (PNE) et celle de l’Assainissement (PNA) du Mali. L’objectif global de cette rencontre était de contribuer à l’accélération de leur adoption politique d’ici à la fin de l’année 2024.
La PNA et la PNE sont en finalisation pour être soumises au conseil des ministres. « L’adoption des deux politiques constituent aujourd’hui une priorité pour les départements concernés », a déclaré Sékou Diarra, Directeur National de l’Hydraulique.
Selon Niarga Dembélé, Directeur Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, les rapports de la PNA et de la PNE sont déjà bouclés. « Le ministre de l’Économie et des Finances a donné son avis sur la non incidence financière des deux politiques. Donc les étapes suivantes, c’est bien leur adoption politique », ajoute-t-il.
Ce qui fait ajouter Sékou Diarra : « Quand je rends dans le bureau de mon ministre, elle me pose directement la question de savoir où est-ce-qu’on est avec la PNA. C’est une véritable dynamique qui est enclenchée autour du document et nous sommes vraiment avancés. On est à un pas de le proposer au conseil des ministres pour adoption ».
Selon le Directeur National de l’Hydraulique, ces documents contiennent de la vision de l’État. « Donc, il est important qu’ils soient adoptés pour aller vers l’atteinte de l’ODD6, qui est très important pour le Mali », précise-t-il.
Ces arguments ne semblent pas totalement rassurer la CN-CIEPA WASH, qui estime qu’il y a une lenteur dans le processus. « Nous ne sommes pas en duel avec l’État, mais plutôt en duo. Seulement, nous sommes pressés de voir ces deux politiques adoptées », précise Boureima Tabalaba, Directeur Exécutif de la CN-CIEPA WASH.
Dans une note technique, la coalition précise que cette lenteur constatée dans la phase de finalisation des deux politiques n’est pas de nature à garantir les chances de succès pour l’atteinte de l’ODD 6 (accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable).
Aussi, la CN-CIEPA WASH ajoute qu’elle a eu une audience avec le Chef du Gouvernement autour des enjeux liés au processus d’adoption desdites politiques. « Au regard de la convergence de vue entre la Primature et les acteurs de la société civile du secteur Eau et Assainissement, il nous a paru opportun d’engager une réflexion d’ensemble, allant dans le sens de l’approfondissement de la réflexion sur d’éventuels goulots d’étranglement qui pourront entraver l’adoption définitive de ces deux politiques », peut-on lire dans ladite note technique.
Selon Amadou Diop, représentant de Terre Des Hommes, les recommandations de cette rencontre permettront d’accélérer le processus d’adoption des deux politiques. « Nous devons accélérer pour atteindre les Objectifs de Développement Durable », lance-t-il. Quant à Sory Ibrahim Diarra, de l’Association des Municipalité du Mali (AMM), il précise : « Sans politique, il sera difficile d’atteindre l’ODD 6 »
A l’issue de cette rencontre, les 25 participants, composés des représentants des services techniques de l’Etat, des acteurs de la société civile et des partenaires intervenant dans le secteur Eau et Assainissement, ont formulé des recommandations visant à accélérer le processus d’adoption politique de la PNA et de la PNE d’ici à la fin de l’année 2024.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali