Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) du Mali a récemment publié un rapport accablant sur la gestion du Consulat Général du Mali à Douala. Ce document, qui se voulait un suivi des recommandations formulées en 2019, met en lumière des avancées limitées et des irrégularités persistantes. Il soulève ainsi des interrogations majeures sur la transparence et la bonne gouvernance au sein des représentations diplomatiques maliennes.
Une mission diplomatique essentielle, mais sous pression
Bamada.net-Le Consulat Général du Mali à Douala constitue un point d’ancrage vital pour les 7 046 ressortissants maliens établis au Cameroun. Pourtant, au lieu d’être un modèle de rigueur administrative, il devient aujourd’hui un symbole des dérives de gestion qui ternissent l’image de l’État à l’international. Sur un budget total de 1,92 milliard de FCFA sur cinq ans, seules 116 millions de FCFA ont été mobilisées en recettes, mettant en exergue un déséquilibre inquiétant.
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Des progrès insignifiants
Malgré les alertes répétées, seuls 30% des recommandations du BVG ont été mises en œuvre. Certes, quelques régularisations ont été effectuées, notamment la fermeture d’un compte bancaire irrégulier et la mise en conformité du Secrétaire Agent Comptable (SAC) à travers la prestation de serment et le paiement de sa caution. Mais ces actions restent largement insuffisantes face à l’ampleur des manquements.
Un cumul de dysfonctionnements inquiétants
Le rapport dévoile une série d’anomalies qui interrogent sur la gestion des fonds publics :
- Un Consul Général aux fonctions incompatibles : Celui-ci s’est immiscé dans la gestion financière en procédant à des paiements, un rôle normalement dévolu au SAC.
- Un manque de traçabilité des dépenses : Des paiements ont été effectués sans les justificatifs nécessaires, notamment pour l’achat de matériel informatique et de véhicules.
- Une prise en charge abusive des primes d’assurance maladie : Contrairement aux 80% réglementaires, l’intégralité des primes a été payée par le Consulat.
- Des écarts comptables préoccupants : Des dépenses ont été enregistrées sans preuve tangible de décaissement, fragilisant ainsi la confiance dans la gestion des ressources.
Un sursaut nécessaire pour redresser l’image du Mali
Cette situation interpelle les plus hautes autorités. Il est impératif d’instaurer des mécanismes de contrôle rigoureux pour éviter que les missions diplomatiques ne deviennent des foyers d’irrégularités budgétaires. Le BVG recommande des mesures urgentes, notamment :
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- La mise en place d’une comptabilité stricte et transparente ;
- L’application stricte des règles budgétaires et comptables ;
- Une responsabilité accrue des dirigeants consulaires.
Le peuple malien, où qu’il soit, mérite une gouvernance exemplaire. Il appartient désormais aux décideurs de démontrer qu’ils sont à la hauteur du défi et qu’aucune faille ne sera plus tolérée. L’avenir de la diplomatie malienne en dépend.
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MLS
Source: Bamada.net