L’association Gao Lama vient de lancer des poursuites judiciaires contre l’actuel gouverneur de Gao, Seydou Traoré, pour « assassinat, complicité d’assassinat et incendie volontaire. » Les faits remontent aux manifestations de juillet 2016 réprimées par les forces de l’ordre à Gao, principale ville du nord du Mali.
Des manifestations ont eu lieu toute la semaine pour demander son départ de la ville. Seydou Traoré, gouverneur de la région de Gao, a maintenant toute une plainte sur le dos suite aux violentes manifestations contre les autorités intérimaires en juillet 2016 à Gao.
« La marche pacifique avait été portée à la connaissance des autorités administratives de Gao… Mais M. Traoré a déployé une forte force d’inertie pour empêcher sa tenue », explique Me Malik Ibrahim, avocat de l’association Gao Lama dans la plainte que nous avons pu consulter. La manifestation annoncée « non autorisée » par les autorités au moment des faits a été réprimée avec trois morts par balles et plusieurs autres blessés. L’association Gao Lama regrette qu’à ce jour « l’enquête demeure dans l’impasse » malgré les promesses du gouvernement.
Pour appuyer leur thèse, les auteurs de la plainte s’appuient également sur les déclarations d’un colonel tenues sur des télévisions internationales à l’époque des faits. « C’est des tirs à balles réelles, mais c’est des tirs en l’air. Ce n’est dirigé contre personne », avait déclaré l’officier supérieur. Insistant qu’il « n’y a pas de raison qu’on tire sur nos frères. » Mais selon l’association, Seydou Traoré a autorisé cette répression.
Le gouverneur de Gao, à qui les populations reprochent depuis plusieurs jours une « mauvaise gouvernance » et « un manque de respect aux communautés » est aussi accusé d’incendie volontaire. Notamment au domicile du syndicaliste Ibrahim Harouna Traoré, il y a quelques mois, qui l’aurait interpellé sur « son comportement peu orthodoxe » sur des radios locales.
Contacté, M. Traoré affirme ne pas avoir été informé formellement d’une quelconque plainte. « C’est une cabale médiatique contre ma personne », indique-t-il. Un point de vue partagé par d’autres observateurs pour qui « c’est juste une façon de lui mettre la pression pour quitter la tête » du gouvernorat de la région.
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