Pour lutter efficacement contre la corruption et la délinquance financière au Mali, le Réseau Plaidoyer et Lobbying, en collaboration avec le Pôle Économique et Financier du Mali, a initié une journée de formation à l’endroit des journalistes afin d’intensifier la veille citoyenne sur le fléau. C’était ce 26 juin 2019 au mémorial Modibo Keita à Bamako, sur le thème: «Formation des hommes de médias sur les rôles et responsabilités du pole économique dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali ».
La corruption et la délinquance financière sont considérées comme des réels obstacles au développement économique du Mali. Ainsi, faire des hommes de médias un levier de lutte contre ce fléau, tel est l’objectif principal de cette formation. Au total, 45 journalistes d’investigation et reporters ont participé à cette formation qui vise à les doter de connaissances nécessaires leur permettant de jouer pleinement leur partition dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. Il s’agissait également de mieux édifier les journalistes sur les missions et rôles du Pôle Économique et Financier dans la lutte contre ce fléau.
Selon Hamidou Traoré, Coordinateur au Réseau Plaidoyer et Lobbying, le Mali, de son indépendance à nos jours, est confronté à plusieurs défis de gouvernance qui affectent sa survie et son développement. Parmi ces défis, il a cité la mauvaise gouvernance et la corruption. Des pratiques qui, selon le Coordinateur du Réseau, provoquent un réel manque à gagner pour l’État.
Ainsi, le Réseau s’appuie sur les rapports de 2015 ; 2016 ; 2017 du Bureau du Vérificateur Général, qui font état, respectivement, des déperditions financières chiffrées à 70,10 milliards ; à 52,47 milliards et à 23,28 milliards de francs CFA. Selon Hamidou Traoré, ces chiffres montrent à suffisance l’ampleur que prend le phénomène de la corruption au Mali. « On retrouve cette corruption dans tous les segments de la gouvernance dans notre pays et elle démunie considérablement les chances dans l’atteindre des objectifs de développement du pays. Avec ces conséquences désastreuses, le Mali s’est engagé à lutter contre la corruption et la délinquance financière à travers des politiques et textes nationaux et internationaux, à savoir : la loi sur l’enrichissement illicite, la convention des Nations Unies de lutte contre la corruption et celle de l’Union Africaine de lutte contre la corruption et la délinquance financière, ainsi que tant d’autres », a-t-il ajouté.
Toutefois, le Coordinateur du Réseau Plaidoyer et Lobbying a tenu à dresser une liste des organes engagés dans la lutte contre la corruption au Mali. Il s’agit principalement de : le bureau du vérificateur général ; la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’Administration (CASCA); le Contrôleur général des Services Publics ; la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF); l’office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite et le pole économique et financier.« Ces structures ont des missions bien spécifiques en matière de cette lutte le fléau », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le Coordinateur note également que la multiplicité de ces structures engendre des difficultés non seulement dans la compréhension de leurs compétences, mais aussi dans la collaboration avec les autres acteurs, c’est-à-dire la société civile et les journalistes.
Après avoir salué les participants pour l’intérêt accordé à la formation, Mahamadou Bandjougou Diawara, procureur sortant du Pôle Économique et Financier, a rappelé que c’est dans une synergie d’actions entre les différents acteurs de la société civile et avec l’accompagnement des hommes de médias que cette lutte peut aboutir.
Cette formation a été non seulement une occasion de favoriser l’inter-échange entre les hommes de médias et les responsables du Pôle Économique sur les dossiers de corruption, mais aussi et surtout d’amener les journalistes à s’engager davantage dans les initiatives de lutte contre la corruption au Mali.
Fatoumata D. Diako
Afrikinfos