Le Peuple malien découvre, avec une profonde affliction, les exécutions sommaires préméditées et les arrestations arbitraires exercées à l’encontre des citoyens pacifiques et des responsables du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) par le régime de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta.
Les forces spéciales anti-terroristes (FORSAT) ainsi que des éléments de répression parallèles ont, depuis les 10 et 11 juillet, mais surtout dans la nuit du 11 au 12 juillet 2020, entrepris des opérations commandos avec des consignes claires : réprimer et tuer pour étouffer la revendication populaire exigeant la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime.
Ces forces de répression ont ainsi utilisé de façon systématique des armements de guerre et tiré à balles réelles sur les manifestants à mains nues, se trouvant dans les sièges des organisations politiques du M5-RFP, dans les domiciles privés et dans les lieux de culte, notamment ceux de l’Imam Mahmoud DICKO, avec plus d’une vingtaine de morts et des centaines blessés enregistrés.
De même, les responsables politiques, civils et syndicaux du M5-RFP ont été pourchassés et arrêtés, nuitamment à leurs domiciles, et jusque dans les sièges des organisations politiques, qui ont été mis à sac, en violation de la charte des partis et de leurs droits les plus élémentaires, par les FORSAT illégalement détournées de leurs missions, et par des milices déguisées et infiltrées dans les rangs des forces régulières.
Ainsi qu’on le constate, M. Ibrahim Boubacar Keïta a délibérément choisi la violence dure, aveugle et brutale, en laissant derrière lui un cortège de morts et de blessés graves, en lieu et place du dialogue et de la recherche d’une solution politique.
Le M5-RFP prie pour le repos de l’âme des victimes lâchement tuées par balles, présente ses condoléances aux familles durement éplorées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Le M5-RFP prend à témoin le Peuple malien, les organismes de protection des droits de l’homme, nationaux et internationaux, ainsi que la Communauté internationale, sur la responsabilité pleine et entière de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime, des tueries et blessures corporelles à grande échelle préméditées et froidement mises en exécution contre des populations et des manifestants à mains nues. En conséquence, nous demandons instamment l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante afin de situer toutes les responsabilités des massacres et exactions en cours.
Il n’a échappé à personne qu’il a fallu attendre les événements macabres pour que M. Ibrahim Boubacar Keïta ressorte, encore très tardivement dans la nuit du 11 au 12 juillet, pour prétendre répondre aux revendications populaires réclamant sa démission pure et simple, par l’abrogation du décret de nomination des membres de la Cour constitutionnelle, tout en laissant entier la crise de légitimité de l’assemblée nationale créée par ladite Cour, ainsi que les questions de fond liées à la violation des principes républicains et démocratiques, à la corruption et à la gouvernance oligarchique et ploutocratique.
C’est le lieu de rappeler à l’opinion nationale et internationale que la crise actuelle n’est pas qu’une crise post-électorale, comme veut le faire croire M. Ibrahim Boubacar Keïta. Il s’agit bel et bien d’une crise de la gouvernance mettant en jeu la survie même du Mali.
Tout en occultant que le « Mémorandum » du M5-RFP est désormais caduc, de telles propositions apparaissent encore plus insultantes à l’égard du Peuple malien lorsqu’elles induisent qu’un président de parlement frauduleusement élu puisse désigner au sein de la Cour constitutionnelle des juges censés statuer sur la régularité de sa propre élection pourtant notoirement contestée et largement mise en doute aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Aussi, les prétendus appels au calme et faux gestes d’apaisement, qui n’apportent aucune solution réelle et adéquate aux problèmes de la Nation, confortent le Peuple malien dans sa lutte légitime pour les réformes structurelles profondes au Mali qui passe nécessairement par la DÉMISSION de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita et son régime.
Le M5-RFP renouvelle ses hommages au Peuple malien, mobilisé comme un seul homme sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, et l’engage à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire contre le régime de M. Ibrahim Boubacar Keita, et ce, dans le respect de toutes les consignes explicitées dans le document intitulé « LES 10 COMMANDEMENTS DE LA DESOBEISSANCE CIVILE » en date du 10 juillet 2020.
Par ailleurs, en vue d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’ensemble de ces questions, le M5-RFP tient une conférence de presse ce mardi 14 juillet 2020 à 16H30 au Siège de la CMAS.
Bamako, le 12 Juillet 2020
Pour le M5-RFP
Cheick Oumar SISSOKO
Issa Kaou N’DJIM
Choguel K. MAIGA