Les présidents du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Ghana vont essayer à leur tour, après le passage de la délégation de la Cédéao, de trouver une solution à la contestation qui agite le Mali depuis maintenant six semaines.
Avec nos correspondants à Bamako, Coralie Pierret et Serge Daniel
Le président ivoirien Alassane Ouattara est le premier dont l’avion a atterri à Bamako bien à l’heure, ce 23 juillet 2020. Son homologue du Sénégal, Macky Sall est également arrivé, visage masqué pour le Covid-19. Ils ont été suivis par les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger et Nana Akufo-Addo du Ghana. Tous ont été accueillis par le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita à l’aéroport
L’opposition réclame le départ du Premier ministre
Les cinq chefs d’État vont passer quelques heures à Bamako pour participer au règlement de la crise politique locale. Une mission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a déjà séjourné ici, a fixé la ligne rouge : pas question de céder à la demande de l’opposition de démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, demande formulée par l’opposition.
Les cinq chefs d’État vont camper sur cette position. Néanmoins, il faut souligner que l’opposition n’en fait plus sa priorité absolue. Dans un document consulté par RFI, l’opposition réclame le départ du Premier ministre Boubou Cissé. « C’est non négociable », insiste un opposant.
Rencontre avec l’imam Dicko
Selon le programme, les présidents devraient d’abord s’entretenir avec leur homologue le président Ibrahim Boubacar Keïta avant de rencontrer, après le déjeuner, celui qui mène la contestation depuis plus d’un mois : l’influent imam Dicko. Il sera accompagné de plusieurs leaders de l’opposition, dont l’ancien ministre d’IBK Choguel Maïga, président du comité stratégique du M5.
L’enjeu du jour, c’est bien sûr d’essayer de mettre tout le monde d’accord et pour l’instant, on en est encore très loin, car la crise politique et la crise post-électorale n’est toujours pas résolue. Il y a, en effet, d’abord, les questions d’ordre institutionnel et électoral. La semaine dernière, la Cédéao avait recommandé que de nouveaux membres de la Cour constitutionnelle soient nommés rapidement. Mais cette semaine, leur nomination s’est bornée à des obstacles juridiques et des réticences de la profession. Pourtant, ce sont eux, les nouveaux juges, qui sont censés régler le contentieux électoral, au cœur de la crise actuelle.
Et puis, au programme du jour, il y a aussi et surtout les questions d’ordre politique. La Cédéao a recommandé de former un gouvernement d’union nationale, car le Mali n’a plus de ministres depuis une quarantaine de jours.
RFI