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Mali : avec les soldats français de l’opération « Eclipse » qui pourchassent les djihadistes liés à Al-Qaida

La mission conjointe entre la force « Barkhane » et ses partenaires sahéliens, qui s’est déroulée en janvier, visait à affaiblir les groupes djihadistes liés à Al-Qaida.
Personne n’a voulu manquer ça. Assis sur la rocaille ou accoudés aux blindés, les mains en visière pour se protéger du soleil, ils sont tous là, le téléphone prêt à filmer. « Tirez ! », commande le chef d’artillerie. La détonation soulève les gravillons. L’obus de mortier s’écrase quatre kilomètres plus loin, dans une vallée piquée d’arbustes. A la jumelle, un soldat observe trois combattants en déroute. Une deuxième salve d’artillerie les fait disparaître dans la poussière.

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Les militaires français retournent à leurs véhicules, ragaillardis d’avoir enfin aperçu l’ennemi. Même si c’est au fond d’une lunette, même s’il a échappé au feu. Voir l’adversaire rassure, au moment où la fatigue commence à poindre.

Déjà dix jours que les soldats de « Noir », nom de ce sous-groupement tactique désert (SGTD) de 250 hommes, ont quitté leur base de Ménaka, emprise française la plus à l’est du Mali, pour rejoindre le théâtre d’opération du Liptako Gourma, à 800 km au sud-ouest par la route. Ils participent à l’opération « Eclipse », menée du 2 au 31 janvier, principalement dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger).

Barkhane, opération « Eclipse ». Deux soldats des Forces armées maliennes (FAMa) du G5 Sahel observent le terrain des opérations. Mali, Gourma (région des trois frontières), le 16 janvier 2021.
Barkhane, opération « Eclipse ». Deux soldats des Forces armées maliennes (FAMa) du G5 Sahel observent le terrain des opérations. Mali, Gourma (région des trois frontières), le 16 janvier 2021. FREDERIC PETRY / HANS LUCAS
« Eclipse » a été conçue pour « faire du bilan », martèlent les officiers français, c’est-à-dire causer le plus de pertes humaines et matérielles à l’adversaire, alors que les 15 et 16 février se tiendra dans la capitale tchadienne, N’Djamena, un nouveau sommet des forces du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).

Le président Macron pourrait y annoncer une réduction des effectifs de « Barkhane ». D’ici là, il s’agit de montrer que l’ennemi est affaibli et que la coopération avec les partenaires sahéliens monte en puissance. Une tâche d’autant plus délicate que les forces de l’opération « Barkhane » sont accusées par des civils d’avoir bombardé des habitants de Bounti, un village de la collectivité de Douentza, le 3 janvier. Des accusations rejetées par les militaires qui assurent n’avoir touché que des djihadistes.

« Véritable défi »

L’opération « Eclipse » mobilise 3 400 soldats dont 1 500 de la force « Barkhane » (sur 5 100), auxquels s’ajoutent 900 Burkinabés, 850 Maliens et 150 Nigériens. Il s’agit de « la plus ambitieuse opération conjointe menée avec des forces partenaires depuis la création de “Barkhane” », souligne un officier. Pour l’occasion, le poste de commandement avancé de « Barkhane » a été déplacé de la capitale tchadienne à Gao, la plus grande base opérationnelle de l’armée française au Mali.

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