Le week-end du 11 juillet a été émaillé de violences à Bamako, lors de manifestations sanglantes contre le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de corruption, alors que le pays est menacé par les djihadistes au Nord.
Depuis le 10 juillet, Bamako, la capitale du Mali, est en proie à des troubles civils parmi les plus graves depuis des années, alors qu’elle est habituellement préservée des violences jihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le nord et le centre du pays.
Les violences ont fait onze morts entre le week-end du 11 juillet, a indiqué un responsable des urgences d’un grand hôpital de la capitale. La tension restait palpable le dimanche soir à Bamako. Sans renouer avec l’intensité des affrontements des jours précédents, la ville est restée troublée par les regroupements spontanés de centaines de personnes dans la rue, la coupure d’axes importants par des barrages ou des pneus brûlés, ou encore le saccage d’un tribunal et d’un siège de quartier du parti présidentiel.
Dans le quartier de Badalabougou, un calme précaire est revenu. Des centaines de fidèles se sont pressés dans la vaste salle aux colonnes vertes de la mosquée et à l’extérieur pour les funérailles de quatre défunts qu’ils ont ensuite suivis en cortège au cimetière.
Le mouvement du 5-juin demande le départ du président
C’est autour de cette mosquée que se sont déroulés samedi soir les affrontements les plus sanglants. La mosquée est celle où prêche l’imam Mahmoud Dicko, le leader de l’opposition au président, Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. Ses partisans ont transformé le lieu de culte en camp retranché, inquiets que les forces de sécurité ne viennent l’arrêter.