
Le gouvernement malien a réagi fermement après l’abattage de son drone, soulignant qu’il était en mission de reconnaissance dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes opérant dans la région du Sahel. Pour les autorités maliennes, cet incident constitue une violation de la souveraineté du Mali. Le ministère malien des Affaires étrangères a rappelé son ambassadeur à Alger et fermé son espace aérien à tous les aéronefs en provenance ou à destination de l’Algérie.
Bamako soutient que l’attaque du drone n’était en aucun cas une provocation, mais une opération légitime dans un contexte de guerre contre le terrorisme. Les autorités maliennes considèrent l’action algérienne comme une tentative d’entrave aux efforts du Mali pour assurer la sécurité de son territoire, en particulier dans une zone où les groupes armés terroristes continuent de menacer la stabilité.
L’Alliance des États du Sahel en renfort au Mali
Cet incident a provoqué une réaction immédiate au sein de l’Alliance des États du Sahel, composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces trois pays ont exprimé leur solidarité avec Bamako, condamnant l’abattage du drone et rejetant les accusations algériennes de violation de son espace aérien. Le soutien de ces nations montre une volonté claire de défendre la souveraineté du Mali et d’afficher une unité régionale face aux tensions extérieures.
Les trois pays ont également dénoncé la tentative d’Alger de diviser la région. Cette solidarité vient renforcer la position malienne sur la scène internationale et démontre la cohésion du Sahel face à l’ingérence étrangère.
L’Algérie vers un isolement diplomatique croissant
L’Algérie, qui a justifié l’attaque du drone par une violation répétée de son espace aérien par des drones maliens, se retrouve dans une position diplomatique difficile. En fermant son espace aérien aux vols maliens et en rappelant ses ambassadeurs, l’Algérie a exacerbé la crise, non seulement avec le Mali, mais également avec ses voisins du Sahel. Le soutien massif de l’Alliance des États du Sahel à Bamako met Alger dans une situation de plus en plus isolée dans la région.
De plus, cet incident survient dans un contexte où l’Algérie est déjà sur le banc des accusés pour des allégations de soutien aux groupes terroristes. Le Maroc a récemment mis en lumière ce sujet, accusant l’Algérie de complicité dans la propagation du terrorisme en Afrique du Nord et au Sahel. Ces accusations ont mis davantage de pression sur l’Algérie, notamment dans ses relations avec les pays voisins du Sahel qui luttent activement contre les mêmes menaces.
Ainsi, alors que l’Algérie cherchait à maintenir son rôle de médiateur dans la région, cette nouvelle crise pourrait non seulement affaiblir sa position, mais aussi ternir son image d’acteur clé dans la lutte contre le terrorisme. La réaction de l’Algérie à l’incident du drone risque donc de renforcer les suspicions à son égard, tant au niveau régional qu’international.
Le Mali face à un nouveau défi
L’incident survient à un moment critique pour le Mali, qui se trouve en première ligne de la lutte contre les groupes terroristes qui déstabilisent la région du Sahel. Depuis la prise de pouvoir des militaires en 2021, le Mali est en proie à une insécurité grandissante, exacerbée par l’intervention d’acteurs extérieurs. Le gouvernement malien considère cet incident comme une nouvelle tentative d’entrave à ses efforts de sécurisation du territoire.
Issa Djiguiba